Cela s’est déroulé dimanche soir dans le grand talk-show de la journaliste Anne Will, diffusé sur la première chaîne publique. Le débat concernait la radicalisation des jeunes par l’islam, il réunissait un député de la CDU, le père d’une jeune fille partie rejoindre Daesh en Syrie, un imam, et une certaine Nora Illi, qui s’est présenté sur le plateau intégralement voilée. Sa tenue (même si le niqab n'est pas interdit en Allemagne) et ses propos ambigus sur le djihad et la place des femmes dans l’islam suscitent depuis une intense polémique. « Le scandale de la femme en burqa ! », titre ce matin la Bild. Le secrétaire général de la CDU s’est emporté: « si une femme en niqab peut être présentée comme une représentante des femmes, je crains que la prochaine fois nous voyons le président syrien Assad se poser en défenseur des droits de l’homme à la télé allemande »… La chaine régionale NDR, qui a produit l’émission pour l’ARD, a défendu sa décision d’inviter Nora Illi, expliquant notamment que « ses propos polémiques sur le départ de jeunes gens en Syrie avaient été clairement exprimés et débattus ». L’émission a rassemblé plus de 5 millions de téléspectateurs, un très bon score pour une émission de débat diffusé à 21h45.
Immigration, vers un permis à point ?
Après le projet choc du ministre de l’intérieur (parquer les migrants ans des camps de transits installés en Afrique du Nord), c’est au tour du SPD, parti de centre-gauche membre de la grande coalition, de présenter ses propositions en matière d’immigration. Et si le ministre de la CDU semble s’être inspiré de l’Australie, le SPD a visiblement suivi l’exemple canadien. L’idée serait en effet d’instaurer un système à points pour la délivrance des visas. Après avoir répondu à une série de questions sur ses qualifications, son âge, ses perspectives d’emploi, ses relations familiales en Allemagne, le candidat à l’immigration se verrait attribuer une note sur 100, avec un système de barème: les diplômés de l’université auraient ainsi de 65 points au minimum pour espérer obtenir un visa. Pour le SPD, il faudrait accueillir avec ce système 25.000 immigrants tous les ans, un chiffre revu chaque année par le Parlement. Ceux qui décrocheront le précieux sésame pourront faire venir leur famille proche (conjoint, enfants), mais ne pourront prétendre à toutes les prestations sociales pendant les 5 premières années passées dans le pays. Enfin le SPD précise dans son projet que ce système ne concerne pas les demandeurs d’asile, mais qi'l amireairt le faire adopter rapidement, avant les prochaines élections générales prévues à l'automne 2017.
Bonne journée.
Toute l'équipe du bureau de Berlin.