C’est une bombe lâchée par le ministère de l’Intérieur dans les colonnes du Welt Am Sontag hier. Une porte-parole y confirme en effet que le gouvernement travaille sur un projet qui changerait de façon radicale la politique migratoire de l’Allemagne. Un projet largement inspiré par celui mis en place par l’Australie (et qui fait l’objet là-bas de vives controverses): les migrants interceptées en Méditerranée seraient reconduits dans des camps installés dans des pays tiers comme la Tunisie ou l’Egypte, le temps que leurs demandes d’asile soient examinées. Si la demande est acceptée, ils seraient alors emmenés tout à fait officiellement et légalement en Europe. « L’objectif est éliminer ce qui est à la base des réseaux de passeurs et de sauver les migrants de cette traversée meurtrière », explique le ministère de l’Intérieur. Pour un responsable du parti de la gauche radicale, ce projet annonce un « scandale humanitaire », et une « destruction du droit d’asile ». Quel sera surtout la réaction des autres pays européens ? Pour le moment, Berlin n’a pas soumis son projet à Bruxelles.
Facebook dans le viseur de la justice allemande
La justice allemande a confirmé aujourd’hui une information qui avait fuité vendredi dans la presse: une enquête préliminaire a bien été ouverte pour incitation à la haine raciale contre le géant américain Facebook. Son patron, Mark Zuckerberg, est nommément visé par cette procédure, ainsi que neuf autres dirigeants. L’objectif est de vérifier si le réseau social fait tout son possible pour supprimer rapidement les commentaires haineux signalés par les internautes. C’est la première fois qu’une telle procédure en justice est lancée en Allemagne, mais cela fait des mois que Facebook, et d’autres réseaux sociaux sont sous la pression du gouvernement, qui leur reproche de ne pas lutter assez efficacement contre la haine sur Internet. Le ministre de la Justice les a ainsi menacé de sanctions financières. Un projet qui reste pour le moment dans les tiroirs, le ministre veut leur laisser le temps d’agir, mais qui fait office a-t-il dit récemment dans le Handesblatt « d’épée de Damocles ».
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