Les excuses et les regrets formulés hier par la chancelière ont surpris tout le monde, et la presse allemande voit ce matin dans ces déclarations une volonté très nette de reprendre la main. Toute la question étant de savoir si cela sera suffisant pour qu’Angela Merkel retrouve la popularité perdue depuis un an. Pour la Bild, « sa politique migratoire a eu pour effet de faire baisser drastiquement le nombre de réfugiés, mais elle n’en a pas tiré de bénéfices dans les sondages. Elle veut désormais prendre ses distances avec sa célèbre formule « nous y arriverons ». C’est un pas très important. Et cela ne fait plus aucun doute qu’elle a l’intention de se présenter à nouveau ». La Süddeutsche Zeitung, le grand journal bavarois, est plus sceptique: « cela ne va pas être simple pour la CDU de récupérer les électeurs qui ont fait défection. Il y a trop de ressentiment et de racisme en Allemagne pour que cela se produise. Mais les déclarations de Merkel offre au moins une chance à la CDU et à la CSU de faire la paix, et cela pourrait arrêter la chute électorale de la CDU ». Mais si la chancelière a exprimé des regrets, il n’a pas échappé à la FAZ qu’elle ne veut rien changer à sa politique migratoire actuelle (qui a beaucoup évolué depuis un an). « Ce refus pose un sérieux problème à la CDU », souligne le quotidien de Francfort. « Merkel tire son parti vers le bas. La CDU a toléré cela car dans le même temps le SPD a plongé avec elle. Mais plus nous nous rapprochons des élections de 2017, plus l’AfD va engranger les succès et plus le SPD va prendre ses distances avec Merkel. Et cela va provoquer encore plus de remous à la CDU ». La partie est donc loi, très loin d’être gagnée pour la chancelière.
Les Eglises allemandes vent debout contre la CSU
Les propos du secrétaire général de la CSU (la très droitière et catholique formation bavaroise) ont provoqué un tollé parmi les responsables catholiques et protestants. Evoquant les expulsions de migrants devant les journalistes, Andreas Scheuer a déclaré: « le pire c’est un sénégalais qui joue au foot ou qui officie comme prêtre. Il a été là pendant trois ans, comme un réfugié économique, et on ne peut pas se débarrasser de lui ». Un évêque bavarois de premier plan s’est dit « horrifié » par ces propos, alors que le cardinal de Cologne a accusé Scheurer de « faire la promotion des populistes d’extrême droite de l’AfD ». Et l’évêque de Würzburg, au nord de la Bavière, de poser la question : « où est la chrétienté la-dedans ? ». « CSU » veut en effet dire « Union chrétienne-sociale »…
Les pires braqueurs de l’Histoire ?
Les faits se sont déroulés à Bremerhaven dimanche après-midi. Trois hommes, visiblement très éméchés, ont fait irruption dans un bar et exigé de l’alcool et des cigarettes. N’obtenant pas satisfaction, l’un des trois a sorti une arme, mais le personnel, guère impressionné, a raccompagné ces messieurs à la porte. Traversant la rue, ils ont alors tenté leur chance dans un tabac, mais, n’arrivant pas à articuler et à se faire comprendre par le buraliste, sont repartis bredouille. Ils ont alors braqué deux passants sur le trottoir, leur demandant la somme faramineuse de… 20 centimes. Qu’ils n’ont jamais obtenu, ne tenant pas debout, et lâchant le pistolet (qui était un jouet). La police est alors intervenue pour mettre fin à leur épopée.
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