L'équipe allemande de football est le reflet d'un pays où la diversité progresse. Au grand dam de l'extrême-droite qui a multiplié les attaques racistes ces derniers jours.
L’Allemagne, championne du monde, va tenter le doublé à l'Euro avec une Mannschaft de haut niveau. Il y a dans l’équipe des joueurs de classe mondiale comme Thomas Müller, Manuel Neuer, mais aussi Sami Khedira, Mezut Özil ou Jérôme Boateng. L'équipe reflète la diversité grandissante de la population allemande, et cela n’est visiblement pas du goût de tout le monde, en particulier de l’extrême-droite et de la droite populiste.
Jérôme Boateng, le défenseur central du Bayern Munich a un père ghanéen et une mère allemande. il est bien entendu allemand, mais pas aux yeux d'un haut responsable du parti populiste allemand, l’AfD. Dans une interview à l'édition dominicale de la FAZ, Alexander Gauland a déclaré: "les gens aiment bien Boateng comme footballeur, mais ils n'aimeraient pas l'avoir comme voisin". Une phrase qui provoqué un tollé général dans le pays:
Juste avant cette attaque visant Jérôme Boateng, une autre polémique avait été déclenchée par l'extrême-droite. A l'occasion de l'Euro, la marque Kinder a eu l’idée de faire figurer sur les emballages de l’un de ses produits les photos de certains joueurs de la Mannschaft quand ils étaient enfants. Plusieurs joueurs ont été sélectionnés, dont Jérôme Boateng.
Très vite, des sympathisants du mouvement xénophobe Pegida ont crié au scandale. Sur la Toile, les commentaires racistes se sont multipliés, avant la contre-attaque de milliers d'autres internautes. Comme ce tweet/tacle du magazine de foot allemand "11 Freunde": "bien sûr il existe aussi une série limitée pour tous les racistes".
Natürlich gibt es jetzt auch eine Sonderedition für alle Rassisten #Kinderschokolade pic.twitter.com/AEvVLfaaj4
— 11FREUNDE_de (@11Freunde_de) May 25, 2016
La marque a maintenu sa campagne, et ses barres chocolatées se sont vendues comme des petits pains.
Mais face à cette vague d’attaques et de commentaires racistes, le président de la fédération allemande de foot, a tenu à rappeler que cette équipe "est l’un des meilleurs exemples d'une intégration réussie. Des millions de personnes en Allemagne sont fières de cette équipe, parce qu'elle est comme elle est. »
C’est notamment en s’appuyant sur cette diversité que la Mannschaft a pu renouveler en profondeur son jeu et devenir championne du monde il y a deux ans. Et qu'elle sera peut-être sacrée championne d’Europe en France le 10 juillet prochain.