On connaissait le phénomène en Allemagne, où des centaines de demandeurs d’asile (essentiellement des kurdes irakiens) ont pris le chemin du retour depuis le début de l’année. On observe la même chose également dans les pays nordique. En Suède par exemple: parmi les demandeurs d’asile irakiens, le nombre de ceux qui ont annulé leur requête est plus important que le nombre de ceux qui viennent d’arriver: 1366 contre 1243. Même tendance parmi les afghans, plus de 500 ont déjà annulé leur demande d’asile, sachant que le taux d’acceptation pour cette nationalité est à peine de 18%. Pour Kristina Ränner, de l’agence des migrations suédoise, cela montre que « les demandeurs d’asile n’en peuvent plus des procédures très longues, les choses ne sont pas telles qu’ils les imaginaient avant d’arriver en Suède ».
Le Danemark connaît une situation comparable. Depuis le 1er janvier, près de 300 réfugiés ont retiré leur demande d’asile, principalement des iraniens et des irakiens.
Comment contrer les populistes: exemples concrets
Il faut sans doute lire ces déclarations au regard de la « stratégie » qui semble se dégager au sein de la coalition au pouvoir pour contrer les populistes de l’AfD: ne pas attaquer frontalement mais argumenter, discuter.
Premier exemple: la crise des réfugiés n’a pas été aussi pire que ce que les médias et certains hommes politiques ont bien voulu dire. C’est en substance ce que déclare le président (SPD, centre gauche), de la région du Schleswig-Holstein dans une interview à Die Welt ce matin. Pour Torsten Albig, le gouvernement fédéral n’a jamais perdu le contrôle, même en septembre-octobre lorsque le rythme des entrées de migrants avait atteint un pic historique.
Deuxième exemple: l’un des hauts responsables de la CDU d’Angela Merkel déclare quand un quotidien d’Osnabrück que « l’islam appartient à l’Allemagne ». « Les musulmans ne devraient pas être marginalisés », explique Volker Tauber, président du groupe CDU au Bundestag, « comme tente de le faire en ce moment même les partis d’extrême-droite ».
Bonne journée.
Toute l'équipe du bureau de Berlin.
