L’idée est ingénieuse, mais au final toute simple : installer des feux au sol pour que les accros au portables ne traversent pas n'importe comment et risquent leur vie. l'expérience est lancée par plusieurs municipalités allemandes.
Qui ne le fait pas ? Marcher dans la rue les yeux rivés sur l’écran de son smartphone. Il existe même un mot pour décrire ce comportement : les « smombies », soit la contraction des termes smartphone et zombies.
Consulter son téléphone dans la rue vous transforme effectivement en zombies. Cela vous isole presque totalement de l’environnement, et c’est de là que vient le danger. On fait moins attention à ce qui se passe autour de nous, notamment quand on traverse la rue.
Voilà pourquoi la mairie de Cologne, après celle d'Augsburg en Bavière, a décidé d’installer une signalisation pour les accros aux portables à certains croisements dangereux. Une mesure nécessaire pour ce responsable des transports: "Au moins il y a quelque chose qui alerte les gens et leur dit: faites attention il y a un tramway qui arrive, ces lumières ne sont pas là pour rien. Et si on arrive à atteindre les gens qui sont fatigués le matin en allant au travail, on pourra éviter un accident".
Le phénomène des "smombies" n'est pas anecdotique. Ce sont les Américains qui s’en sont rendus compte les premiers, grâce à leurs statistiques sur la sécurité routière. Alors que le nombre de piétons tués ne cessait de baisser depuis les années 70, notamment grâce aux aménagements de la voirie, ce chiffre est subitement reparti à la hausse en 2009. Soit au moment où les smartphones et leurs écrans qui nous captivent tant ont vraiment émergé. Depuis la tendance s’est accélérée que ce soit aux Etats-Unis ou ici en Allemagne.
Selon des chercheurs allemands en accidentologie, un piéton sur 6 consulte son téléphone en marchant, un sur 12 écrit des SMS en traversant la rue. Sans compter tous ceux qui ont aussi un casque sur les oreilles et qui n’entendent pas ce qui se passent autour d’eux.
Les smombies constituent donc un phénomène inquiétant pour les spécialistes de la sécurité routière. Et comme il ne faut pas compter sur le changement des comportements, c’est notre environnement qui doit s’adapter.