La BCE ruine-t-elle les petits épargnants allemands ? [revue de presse 28/04]

Il est sous le feu des critiques en Allemagne, accusé, avec sa politique de taux très bas, de ruiner les petits épargnants allemands et de menacer la stabilité du secteur financier. Le ministre des Finances allemand a même déclaré que cette politique favorisait la montée du populisme… Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne, répond à tout cela dans une longue interview accordée à la Bild Zeitung (l'interview traduite en français est ici). Le choix de ce journal, majoritairement lu par des retraités épargnants, n’est pas innocent... Et l’Italien est très ferme: « la BCE n’obéit pas aux hommes politiques », dit-il. « Nous sommes bien conscients de la situation pour les épargnants. Et les faibles taux d’intérêt ne concernent pas seulement les Allemands. Les taux sont bas, car la croissance économique est faible et l’inflation trop basse. » Mario Draghi en est convaincu, sa politique « donne des résultats », mais « il faut être patient ». En attendant, il donne ce conseil aux petits épargnants allemands: « il existe d’autres moyens d’investir ses économies. Aux États-Unis, les épargnants ont été confrontés à sept années de taux zéro. Les banques, les compagnies d’assurance, le système financier ont pourtant continué de fonctionner. L’argent a été investi de différentes façons et a eu un rendement somme toute décent ». A bon entendeur.

Autriche: un nouveau tour de vis

Le parlement autrichien a voté hier ce qui est sans doute l’une des législation les plus dures d’Europe en matière d’asile. La nouvelle loi autorise ainsi le gouvernement à déclarer l’état d’urgence si le nombre de migrants se présentant aux frontières est jugé trop important, et à les refouler tous, y compris ceux venant de pays en guerre. Cela va bien évidemment à l’encontre des conventions internationales sur l’asile, mais le gouvernement de coalition (centre-gauche et droite) assume: « trop de pays membres de l’UE ne font pas leur part du travail, nous ne pouvons pas tout supporter sur nos épaules », a déclaré le ministre de l’Intérieur. Ce durcissement n’est pas nouveau, l’Autriche a déjà instauré des quotas, verrouillé sa frontière avec la Slovénie. Électoralement, la coalition au pouvoir n’a retiré aucun bénéfice de cette stratégie: l’extrême-droite a réalisé un score historique au premier tour de l’élection présidentielle, dimanche dernier, les deux partis au pouvoir étant éliminés dès le premier tour…

Et à la fin… les Allemands n’ont pas gagné.

Quel match et quel goût d’inachevé… Le Bayern a pris un but Playstation, a outrageusement dominé la seconde mi-temps, mais et est reparti avec une défaite 0-1 face à l’Atletico Madrid. « Une guerre des nerfs ! » s’exclame la Bild à la une, avec une photo de l’entraineur bavarois, le visage crispé. La tactique Pep Guardiola est d’ailleurs sévèrement jugée par le quotidien le plus lu d’Allemagne et son consultant Franz Beckenbauer, notamment le choix de laisser l’immense Thomas Müller sur le banc des remplaçants… Sa rentrée à la 70e n’a malheureusement rien changé. Le match retour, mardi prochain à Munich, s’annonce électrique.

Bonne journée !

Toute l'équipe du bureau de Berlin.