Merkel: la chute [revue de presse 22/04]

Les sondages passent et la courbe peine à s’inverser. La CDU d’Angela Merkel n’en finit plus d’accuser le coup, et atteint un plus bas historique dans le dernier baromètre de la première chaine publique, l’ARD. Avec 33 % des intentions de vote, le parti chrétien-démocrate est très loin des 41,5% obtenus aux dernières élections législatives en 2013. Pour se rassurer, la chancelière pourra toujours se dire que sa formation est loin devant les autres, notamment le SPD, à 21 %. Mais les populistes de l’AfD restent à un très haut niveau, à 14%. L’extrême-droite est donc virtuellement le troisième parti d’Allemagne, devant les Verts à 12% et Die Linke (gauche radicale) à 8%.
L’enquête de l’ARD permet aussi de mieux cerner les enjeux qui pourraient se dégager lors de la prochaine campagne en 2017. La question des retraites et du niveau de vie des plus âgés risque bien d’être centrale: une large majorité des sondés (67%) dit ne pas faire confiance au gouvernement pour combattre la pauvreté des séniors. Le dossier des réfugiés continue lui de diviser autant les Allemands: 52% pensent que le gouvernement fédéral n’a pas la situation en main, contre 46% d’un avis contraire.

La retraite à 70 ans ?

Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, s’est dit favorable à ce que l’âge de départ à la retraite soit repoussé à 70 ans. Déclaration qui suscite beaucoup de remous. «Pas question de repousser l’âge de départ à la retraite » a sèchement répondu la porte-parole de la ministre du Travail (SPD). Le vice-chancelier, Sigmar Gabriel, a été tout aussi clair: « ce que prévoit Schäuble est cynique, c’est une tentative pour réduire le montant des pensions. Ça n’arrivera pas avec le SPD au gouvernement ». Mais la proposition du ministre des Finances reçoit le soutien de la Bild: « La plupart des jeunes d’aujourd’hui vont vivre plus longtemps, et grâce aux progrès de la médecine vont être en forme plus longtemps. Schäuble a une approche cohérente ».

Norvège: une ministre à l’eau

La ministre norvégienne de l’Immigration, Sylvi Listhauf, n’a pas hésité à se jeter à l’eau. Mais une vague de moqueries n’a pas tardé à l’emporter. Connue pour ses positions très dures, Sylvi Listhauf est allé au large des côtes de l’île grecque de Lesbos pour suivre le travail du navire norvégien déployé dans la zone pour aller au secours des migrants. Et pour se rendre compte de ce que pouvaient vivre les candidats à l’exil, elle n’a pas hésité à plonger à l’eau en… combinaison de survie. « Ils n’en ont pas », a-t-elle tout de même reconnu. Mais les photos de la ministre flottant dans cette combinaison orange ont déclenché une vague de sarcasmes sur les réseaux sociaux. « Et pourquoi pas ouvrir la fenêtre pour se rendre compte ce que c’est d’être sans domicile fixe », s’est demandé un élu d’un parti de gauche sur Twitter, quand un autre internaute ironisait: « la semaine prochaine, la ministre va expérimenter ce que c’est d’être aveugle en fermant les yeux ».

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