La Berlinale, un festival engagé

Meryl Streep et les Frères Coen © Berlinale

Plus de 430 films projetés, de nombreuses stars internationales et 18 films en compétition officielle, la Berlinale ouvre ses portes du 11 au 21 février. Une 66e édition placée sous le thème du soutien aux réfugiés.

Un tapis rouge, des paillettes et des stars (beaucoup)

Un festival de cinéma digne de ce nom, c’est d’abord un jury composé de personnalités renommées. Et la Berlinale en compte ! Meryl Streep, l’actrice aux nombreuses récompenses (19 nominations aux Oscars, trois statuettes remportées) préside cette année le jury. A ses côtés, l’acteur britannique Clive Owen (Sin City, Inside Man) jugera également les longs-métrages en compétition.

Très attendus aussi, les inséparables frères Coen avec Ave, Cesar! qui marquera le début du festival berlinois. Les deux réalisateurs qui cumulent à eux deux plus de 200 nominations et 28 prix, vont présenter leur nouvelle comédie (hors compétition) qui raconte la vie d’un homme engagé par Hollywood dans les années 50 pour résoudre les problèmes de stars. Le casting est impressionnant : George Clooney, Scarlett Johansson, Christophe Lambert, Tilda Swinton ou encore Ralph Fiennes en seront les têtes d’affiche.

Outre la fiction, les documentaires auront aussi leur place : Micheal Moore vient faire découvrir Where To Invade Next (dans la section Berlinale Special). Se baladant avec un drapeau américain, il décide d’envahir les pays … dont les Etat-Unis peuvent prendre les bonnes idées.

La France va-t-elle gagner un ours ?

Deux films français sont en compétition pour obtenir la récompense suprême : l’ours d’or.

André Téchiné revient avec Quand on avait 17 ans qui met en scène deux jeunes garçons ayants des rapports violents. Cette violence va être perturbée quand la mère de l’un des deux va recueillir l’autre sous son toit. Un film avec Sandrine Kiberlain et Kacey Mottet Klein.

Autre film français attendu, L’Avenir de Mia Hansen-Love. Le cinquième long-métrage de la jeune réalisatrice est incarné par Isabelle Huppert, professeure de philosophie qui vient de se séparer de son mari et de perdre sa mère. Seule, elle devra affronter de nouvelles épreuves. Son dernier film sorti en 2014, Eden, fut une déception en salle. A peine plus de 50 000 personnes s’étaient déplacés pour le voir.

Une française fait aussi partie du jury : Brigitte Lacombe. Si son nom ne vous dit rien, ses photos sûrement plus. Après s’être installée a New York, elle a travaillé pour des journaux ou magazines mondialement connus comme “Vanity Fair”, “The New Yorker” ou le “The New York Times Magazine” et photographiée de nombreuses stars. Plus récemment, c'est elle qui a conçu l'affiche de la série Vinyl.

© Brigitte Lacombe - HBO

© Brigitte Lacombe - HBO

Les réfugiés au cœur du festival

Nous voulons être heureux, nous avons le droit au bonheur.” Ce sont les mots de Dieter Kosslick, le directeur de la Berlinale qui a voulu aborder le thème très actuel des réfugiés en Allemagne. “Cette année est très spéciale car beaucoup de films traitent des migrations, plus que d’habitude", détaille le directeur. Le pays a accueilli depuis l’année dernière plus d’un million de réfugiés.

Et loin de ne projeter que des films, le festival prend aussi des initiatives. Parmi celles-ci : des invitations aux projections pour les réfugiés, l’ouverture d’une buvette tenue par ces derniers et servant de la nourriture du Moyen-Orient ou encore une collecte en leur faveur.

Les originalités de la Berlinale

Le festival ne se veut pas un festival comme les autres. Il veut mettre en avant la diversité et possède un prix spécial pour la défense de l´homosexualité au cinéma. Le site de la Berlinale proclame fièrement qu’il s’agit du seul prix officiel LGBT d’un festival d’importance. Le Teddy Award (qui tire son nom de la récompense, un ours en peluche) fête son 30e anniversaire. A sa création, il avait récompensé des cinéastes qui deviendront mondialement connu comme Pedro Almodóvar ou Gus van Sant.

TEDDY AWARD

© TEDDY AWARD

En marge du festival se tiendra aussi le 10e "Culinary Cinema" avec ccette devise : “faites la cuisine et pas la guerre”. Les films présentés mettent en relation la nourriture, la culture et la politique. Off-Road. Mugaritz, Feeling a Way ouvrira l’édition et raconte, sous forme de documentaire, le restaurant Mugaritz (classé comme étant l’un des 50 meilleurs restaurants au monde), bien loin de n’être qu’un simple établissement de restauration.

Enfin, les spectateurs les plus courageux pourront voir A Lullaby for the Sorrowful Mistery, un film du philippin Lav Diaz et qui dure … 8 heures !

Quelle place pour les films allemands ?

Un article du journal allemand Die Welt fait le constat, sévère: un seul film germanique est en compétition pour la Berlinale alors que le pays produit plus de 150 long-métrages chaque année. Entre autres raisons, selon l’article, la concurrence du festival de Cannes.

Par Marc Taubert