La Fraction Armée Rouge est-elle de retour en Allemagne ?

L'affaire a fait la une des médias allemands la semaine dernière. Trois membres de la Fraction Armée Rouge auraient commis des braquages récemment. Pour financer de nouvelles actions terroristes ? Ou tout simplement pour financer leur vie dans la clandestinité ?

 

L'ombre de la redoutable RAF (Rote Armee Fraktion, Fraction Armée Rouge) plane à nouveau sur l'Allemagne. Le groupe terroriste d'extrême-gauche a ensanglanté l’Allemagne de l’Ouest dans les années 70 et 80, avec des attentats, des assassinats qui ont coûté la vie à 31 personnes au total. Mais l’on pensait que c’était de l’histoire ancienne, car en 1998 la RAF a annoncé sa dissolution. Et depuis, aucune action n’a été menée ou revendiquée en son nom.

Sauf que tous les membres de l’organisation ne sont pas sortis de la clandestinité. Notamment ceux de la troisième génération, qui avaient rejoint le groupe sur le tard. Et ce sont eux qui sont aujourd’hui dans le viseur de la police allemand : elle a la preuve que trois d'entre eux commis des braquages l’année dernière. L'ADN a parlé, cela ne nous dit pas que la RAF est de nouveau à pied d’œuvre pour commettre des attentats. Il y aurait derrière tout cela des motivations beaucoup plus prosaïques...

 

 

Depuis la diffusion de l'émission phare de la ZDF sur les faits divers (Aktenzeichen XY), consacrée à ces derniers développements, la police a reçu 137 signalements. La traque du trio se poursuit, et des perquisitions ont d'ailleurs été menées ce week-end.

Il ne s'agirait donc que d'un problème de délinquance de droit commun... Il faut dire que, bien avant l'annonce de sa dissolution, la RAF avait été décimée. La police a arrêté ou tué des dizaines de membres, notamment ceux de la première génération, la fameuse bande à Baader. La justice a aussi prononcé des condamnations très lourdes, 25 peines de prison à vie notamment.

Mais aujourd'hui, seule Andrea Klump est toujours derrière les barreaux. Elle appartient à la troisième génération de la RAF. Il y a donc eu des libérations anticipées, des grâces présidentielles, et à chaque fois cela a provoqué d'intenses polémiques. Les familles des victimes du groupe terroriste ont été choquées que des ex-membres, pourtant condamnés à la prison à vie, soient libérés et assument encore leurs actions. Ce fut par exemple le cas de Christian Klar, condamné à perpétuité, mais libéré après 26 ans de prison en 2008, et qui n’a jamais exprimé de regrets.