Deux fois plus d’expulsions en 2015

Les chiffres sont révélés ce matin par le Sächsische Zeitung, le quotidien de Dresde: en 2015 la police allemande a expulsé 20.888 étrangers, soit deux fois plus qu’en 2014 (10.884). Par ailleurs, plus de 37.000 personnes sont parties volontairement, en grande majorité des ressortissants des Balkans (Albanie, Serbie, Kosovo), pays qui ont été classés comme « sûrs » l’année dernière. Les chiffres peuvent toutefois sembler dérisoires au regard des arrivées enregistrées sur la même période, plus de 1,1 million. Mais l’Allemagne a beaucoup de difficultés à renvoyer chez eux les citoyens algériens, marocains et tunisiens, à tel point que le vice-chancelier Sigmar Gabriel a menacé ces pays de bloquer le versement des aides au développement.

L’ombre de la RAF plane toujours…

L’affaire passionne la presse allemande. « Les fantômes du passé refont surface », peut-on lire à la une du Tagesspiegel. La police a confirmé avoir retrouvé la trace ADN de trois membres présumés de la RAF sur le lieu de deux braquages réalisés en 2015. La RAF, Rote Armee Fraktion, a terrorisé l’Allemagne dans les années 70 et 80, puis le groupe avait annoncé sa dissolution en 1998. Certains membres n’ont pourtant jamais quitté la clandestinité. Volker Staub, Daniela Klette et Burkhard Garweg approchent aujourd’hui de la soixantaine. Ils avaient braqué en 1999 un convoyeur de fonds, emportant plus d’un million de marks. Une somme coquette mais le groupe doit être aujourd’hui à cours de liquidité. Et les braquages récents (qui ont échoué) ne serait pas le signe que le trio prépare de nouvelles actions terroristes. Comme l’expliquait un spécialiste de la RAF sur l’ARD, « les gens qui ont vécu dans la clandestinité pendant des années n’ont pas pu mettre de l’argent de côté pour leur retraite »…

Un dress-code pour le carnaval

Alors que la saison des carnavals approche dans l’ouest de l’Allemagne (celui de Cologne commencera le 4 février), la police de Monchengladbach lance cet appel dans la presse locale: « merci de ne pas se déguiser en djihadiste ! ». « Vous pouvez le faire chez vous, mais s’il-vous-plait ne le faites pas en public », explique un porte-parole dans le Rheinische Post. Les habits sont dans le collimateur, et surtout les accessoires, la police craignant que les armes factices ne créent des mouvements de panique, alors que le risque d’attaque terroriste est jugé très sérieux en Allemagne…

Bonne journée.

Toute l'équipe du bureau de Berlin.