Merkel personnalité de l’année… Aussi en Allemagne ?
Angela Merkel a donc été désignée hier par Time « personnalité de l’année 2015 ». « Parce qu’elle a demandé davantage à son pays que la plupart des politiciens auraient osé, parce qu'elle a tenu bon face à la tyrannie et à l'opportunisme et parce qu'elle a amené un leadership moral ferme dans un monde où il se fait rare » : voilà les raisons avancées par le magazine. « Le monde célèbre Merkel », semble se réjouir la Bild, mais les Allemands ? Pour le Handesblatt, « Merkel vit dans deux mondes. La chancelière est louée sur la scène internationale, alors que chez elle elle doit se battre. Elle récolte aujourd’hui de la reconnaissance pour sa façon de gérer la crise des réfugiés, ce qui ne se produit pas au niveau national ».
La chancelière va-t-elle contre-attaquer ?
Ce sera sans doute « l’un des discours les plus importants de sa carrière », selon la Süddeutsche Zeitung. Angela Merkel doit s’exprimer devant le congrès de la CDU prévu lundi et mardi prochain. Pour le Spiegel, celle qui paraissait « intouchable, va passer un moment difficile ». Toute la question est de savoir comment la chancelière va rassurer les membres de son parti, de plus en plus critiques sur sa façon de gérer la crise des réfugiés.
Peut-être va-t-elle détailler ce « plan d’urgence » qui serait en préparation selon la Bild. Le quotidien populaire croit savoir que la chancellerie a fixé une limite à ne pas dépasser l’année prochaine: le pays pourra accueillir au maximum 400000 réfugiés relevant exclusivement du droit d’asile. Si ce chiffre ne sera jamais annoncé officiellement, des mesures très concrètes sont prévues: nouveau renforcement des contrôles à la frontière, accélération notable des expulsions, notamment pour les ressortissants d’Etats jugés sûrs, et même s’ils ont déposé une demande d’asile.
Concilier carrière et vie de famille, chez les politiques aussi !
Le congrès de la CDU sera aussi l’occasion pour l’ancienne ministre de la famille Kristina Schröder de faire passer un projet qui se veut exemplaire: déclarer le dimanche « jour férié pour la politique ». La Süddeutsche Zeitung détaille l’idée qui selon Schröder doit envoyer un « signal fort ». Rien de religieux là-dedans, mais la volonté de montrer que les politiques aussi peuvent et doivent concilier leurs activités et leur vie de famille, en préservant au moins un jour de la semaine. Vingt-quatre députés ou ministres auraient déjà apporté leur soutien à cette initiative, notamment Ursula von der Leyen, actuelle ministre de la Défense et mère de sept enfants.
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