Fifagate: l'Allemagne a-t-elle acheté sa Coupe du Monde ?

Alors que la FIFA vient de réélire Sepp Blatter à sa tête, les scandales continuent d'ébranler le milieu du football. Aujourd'hui, c'est l'Allemagne qui se retrouve au coeur de la tourmente. Sur l'antenne de RTL ce matin, Constant Omari, président de la Fédération congolaise de football et membre du comité exécutif de la FIFA, dénonce l'attribution de la Coupe du monde à l'Allemagne en 2006.

Ces propos ont l'effet d'une bombe. Il déclare que "l'Allemagne a acheté la voix de l'Océanie en 2000, illégalement, pour obtenir l'organisation de la Coupe du monde". 

La compétition avait été attribuée de justesse à l'Allemagne. Un choix qui ne serait dû qu'à l'absence d'un fonctionnaire néo-zélandais, parti quelques minutes avant le vote. Alors, le pays a-t-il eu recours aux pots-de-vin ? Pour de nombreux membres du comité, la réponse est oui. Même pour Sepp Blatter lui-même !

Agacé des reproches du président de la Fédération allemande de football Wolfgang Niesbach, l'actuel président de la FIFA a laissé échapper que l'attribution de cette Coupe du monde avait été "truquée". Puis il est revenu sur ses déclarations, affirmant "avoir été mal compris".

"Sepp Blatter fait partie du système endémique de corruption à la FIFA"

Dans le collimateur de la justice également, la Coupe du monde 1998 en France, celle de 2010 en Afrique du Sud et plus récemment, l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde 2018 à la Russie et 2022 au Qatar.

Mais au-delà du sport, ces accusations envers les instances allemandes revêtent une tournure politique. Selon les Verts et le SPD, "Sepp Blatter fait partie du système endémique de corruption de la FIFA. Il devait avoir connaissance des pots-de-vin".  A ce titre, le président, candidat à sa propre réélection, ne devrait plus se représenter. Et surtout, il devrait rendre la médaille de l'ordre du mérite que lui avait décernée Angela Merkel en 2006, la plus haute distinction en Allemagne.

Mais Sepp Blatter se défend de ces accusations bec et ongles. "Je ne peux pas surveiller tout le monde, tout le temps", a-t-il déclaré lors de l'ouverture du 65e Congrès de la FIFA.

 

Par Camille Wormser