Arsenic, glandes de castor... Ces ingrédients cachés dans vos aliments

La paranoïa alimentaire est de mise depuis le scandale de la viande de cheval. Je dois avouer que je n'ai pas acheté un seul plat Picard préparé depuis que j'ai appris qu'il y avait du minerai de viande (bœuf ou autre) dans certains. Et à regarder les chiffres des ventes, je ne suis pas la seule à snober les plats cuisinés surgelés. Malgré cette abstinence - temporaire ? -, et la lecture intensive des étiquettes, nous ne sommes pas à l'abri de consommer des choses indésirables dans d'autres types de produits, comme le relève le blog Word of Mouth du Guardian (article en anglais).

L'auteur liste dix ingrédients qui se cachent dans nos aliments sous forme d'additifs. Histoire de nous encourager à retourner aux fourneaux. Pour ceux qui ne seraient pas à l'aise avec la langue de Shakespeare, voici un petit résumé :

En premier, figure de l'arsenic. Vous savez, ce gentil poison tout à fait inoffensif. Des chercheurs allemands en ont récemment trouvé dans de la bière, jusqu'à deux fois la dose autorisée. Des traces d'arsenic ont aussi été trouvées dans du vin. Dans les deux cas, la méthode de filtrage, pour rendre les boissons plus claires, est en cause.

Ensuite, sachez qu'un acide aminé contenu dans les cheveux humains, la L-cystéine (E920), est utilisé comme conservateur dans le pain industriel mais aussi le canard ou le poulet préparés. Selon Word of Mouth, la plupart des cheveux utilisés pour en produire sont importés de salons de coiffure ou de barbiers de Chine. McDonald's ou Burger King utilisent de la L-cystéine comme additif.

Que diriez-vous d'un peu d'antigel dans votre boisson gazeuse ? Si celle-ci contient du propylène glycol, vous êtes servi. Ce composant chimique est utilisé dans les cosmétiques, les cigarettes électroniques ou des produits pharmaceutiques. Il figurait aussi dans le Corexit, l'huile qui a servi à disperser le pétrole après le naufrage de la plateforme Deepwater. Heureusement, dans l'Union européenne, le propylène glycol n'est pas autorisé comme additif alimentaire.

Hum, cette glace à la vanille est délicieuse. Son "parfum naturel" provient peut-être de... sécrétions des glandes sexuelles du castor, situées en dessous de la queue, près du pénis et de l'anus. Le castoréum a été autorisé par la FDA (l'Agence américaine des produits alimentaires et sanitaires) comme additif dans les glaces.

Quoi de mieux qu'une bonne bière pour trinquer ? Surtout si celle-ci contient de l'isinglass, ou colle de poisson, une substance gélatineuse fabriquée à partir de vessies de poissons. Elle est ajoutée à certaines bières comme la Guinness pour en éliminer l'aspect trouble. Cheers.

Au rang des additifs originaux figure aussi le tartrazine, du goudron de houille (une roche carbonée), de couleur jaune. Plus connu sous le nom de E102, il doit faire l'objet d'un avertissement sur l'étiquetage en Europe car un lien a été établi en 2007 entre sa consommation et l'hyperactivité chez l'enfant. Mais aux Etats-Unis, il n'en est rien et les amateurs de macaronis au fromage, qui en contiennent, ont lancé une pétition.

Y a-t-il vraiment du poulet dans les nuggets de McDonald's ? A 50%, oui. Le reste, nous explique l'auteur du blog, est composé d'ingrédients synthétiques, tels que le dimethylpolysiloxane (E900). A titre d'exemple, cette huile de silicone est utilisée dans les implants mammaires.

Il sert à colorer les aliments ou les produits de beauté. Il a aussi été utilisé dans les frappuccinos de Starbuck Coffee. Le cramoisi ou colorant rouge, qui répond au nom de code E120, est fabriqué à partir de poudre de cochenille. Il faut compter environ 70 000 de ces petites bébêtes pour produire 500 grammes de colorant. Miam. Reste que cet additif est 100% naturel.

Bizarrerie de la production alimentaire industrielle, la FDA autorise certaines quantités de poils de rongeurs dans divers produits, comme "défauts inévitables" : un seul poil de rongeur est autorisé pour 100 g de chocolat, 22 poils pour 100 g de cannelle, cinq poils pour un pot de 500 g de beurre d'arachide.

Interdit aux Etats-Unis et au Canada comme additif alimentaire, le borax est en revanche autorisé dans l'UE. Ce minerai, utilisé dans des matériaux ignifuges (ininflammables) et des composés antifongiques (anti-champignons), est aussi employé dans la restauration pour contrôler l'acidité des produits et favoriser la conservation. Sous le nom E285, vous le trouverez dans certains caviars, plats de nouilles asiatiques et riz, car il ajoute une texture ferme et caoutchouteuse aux aliments.

Voilà. Bon appétit.

Crédit image (DORLING KINDERSLEY / GETTY IMAGES)

Publié par Catherine Fournier / Catégories : Actu