La BD atteinte elle aussi par le coronavirus

Les deux héros gaulois sont confrontés à Coronavirus dans l'album Astérix et la Transitalique (Editions Albert René).

Dans les albums, les festivals ou les réseaux sociaux, la bande dessinée n’échappe pas à l’épidémie du coronavirus.

Le Coronavirus était déjà en Italie en 2017 dans un album d’Astérix. Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, repreneurs de la série après Uderzo, ont inventé ce personnage dans Astérix et la Transitalique. Coronavirus est un aurige, un conducteur de char qui, sous son casque d’or, a les traits d’Alain Prost. Coïncidence du récit, la Transitalique est une course de chars qui démarre dans le nord de l’Italie et qui traverse le pays à la vitesse d’un attelage au galop. Les deux auteurs, repreneurs après Uderzo des histoires du célèbre Gaulois, n’en sont pas moins des devins. L’idée de Coronavirus leur est montée à la tête parce que le pathogène avait déjà fait parler de lui lors de l’épidémie de SRAS en 2002 et 2003. L’histoire finit bien puisque Coronavirus, « virus à couronne » selon son étymologie latine, ne sort pas victorieux de la Transitalique.

Le scénariste Jean-Yves Ferry en compagnie de Coronavirus, personnage clé dans l'album Astérix et la Transitalique (Photo F. Forget. Oct. 2017, Paris).

Racisme viral

Rassurer et contrer la bêtise, c’est aussi l’objectif d’un strip, une bande dessinée de quelques cases, lancé par SOS Racisme. L’association cherchait à lutter contre la sinophobie, le racisme anti-asiatique qui connaît une poussée de fièvre avec l’épidémie d’origine chinoise. SOS Racisme a confié la tâche à l’agence de communication parisienne Archibald & Abraham qui s’est servie de la BD pour faire passer le message sur les réseaux sociaux et les médias. Une campagne visuelle cherchant à s’appuyer sur les « mèmes », ces contenus qui se répandent de manière virale (!) sur internet. Drôle, on l'espère efficace afin que tout le monde puisse retrouver très vite sa santé mentale.

Le strip de SOS Racisme contre la sinophobie liée à l'épidémie du coronavirus Covid-19.

Privés de Paris Manga et de Livre Paris

Festivals de BD et salons du livre n’échappent pas à l’interdiction des rassemblements de plus 5000 personnes en milieu confiné demandée par le gouvernement. Première victime en date, la 29e édition du Paris Manga & Sci-Fi Show qui devait se tenir le 7 et 8 mars. Annulé tout comme Livre Paris programmé du 20 au 23 mars à la Porte de Versailles. Ces annulations ont un coût. Les organisateurs de Paris Manga et de Livre Paris assurent que les billets d'entrée seront intégralement remboursés. Le patron de Paris Manga, Laurent Tanguy, ne décolère pas de cette interdiction qui mettrait en péril l’équilibre économique de la manifestation. L’existence même des prochaines éditions est en jeu déclare-t-il dans une interview accordée au Parisien.

Toute première fois pour les éditions Bamboo

L’éditeur Bamboo avait prévu de participer pour la première fois à Livre Paris. Une façon pour cette maison basée en Saône-et-Loire de célébrer l’année 2020 de la BD. Un stand de 9 m2 avec une dizaine d’auteurs en dédicace… qui ne viendront pas. Son créateur, Olivier Sulpice, comprend la décision d’annulation mais concède de la frustration à ne pouvoir participer à la grande fête du livre dans la capitale. Pour l'heure et à ce stade de l'épidémie sont toujours autorisés les nombreux festivals de BD qui n’atteignent pas la barre fatidique des 5000 têtes ainsi que les traditionnelles séances de dédicaces. Antoine Chéreau, dessinateur de presse et d’humour, a une vision personnelle de sa prochaine dédicace. Il sera présent samedi 7 mars à la librairie Eyrolles à Paris.