Le ministre de la Culture, Franck Riester, a annoncé une année 2020 célébrant la bande dessinée partout en France. L’intention est là mais qu’est-il réellement prévu pour cet évènement attendu par le 9e art ?
"2020 sera l’année de la BD après 2019 qui fut celle du LBD", a ironisé Jul lors de la présentation à la presse au ministère de la Culture, juste avant les fêtes de fin d’année. L’auteur de Silex and the City est parrain de cette 2020 Année de la BD avec Régis Loisel ainsi que deux marraines Florence Cestac et Catherine Meurisse. Sous les dorures d’une salle, le salon des Maréchaux, qui donne sur la cour du Palais-Royal à Paris, Franck Riester nous a livré sa volonté de "mettre en lumière toutes les facettes de cet art protéiforme, populaire, parfois irrévérencieux et engagé". Il y avait déjà, selon le ministère de la Culture, 300 évènements référencés. Depuis, à ce jour, 587 autres se sont inscrits sur le site de la manifestation https://www.bd2020.culture.gouv.fr/ selon le ministère de la Culture.
Un catalogue d'animations mais pas encore les lieux pour les recevoir
Le décompte est impressionnant. Quand on regarde dans le détail, on se rend compte qu’un certain nombre de ces manifestations existent déjà comme, par exemple, le festival Quai des bulles de Saint-Malo ou celui de Bastia. D’autres sont assez vagues sur le contenu et les dates. Et sur le site bd2020, sous l’onglet Expositions, est proposé pour le moment un "catalogue d’animations disponibles conçues et proposées par des éditeurs, des musées et des festivals de bande dessinée soutenus par le Centre national du livre". Ces expositions n’ont pas encore trouvé de lieux. Donc concrètement, il est difficile au-delà des intentions de se figurer ce que sera 2020 pour la bande dessinée.
Une cité de la BD à Paris ?
Le 26 janvier 2019 au festival d’Angoulême, Franck Riester avait annoncé que "Paris doit devenir une deuxième scène pour la BD, avec un lieu dédié". Une idée qui semble séduire plus que le ministre de la Culture. François Schuiten fait le récit d’une scène étonnante. Le dessinateur belge est invité à une soirée où le président de la République se rend en marge d’un déplacement en Belgique. Schuiten s’approche d’Emmanuel Macron et profite du moment pour lui dire que Paris manque d’un lieu consacré au 9e art. "A la fin de notre échange, il me dit d’un ton enjoué : une cité de la BD à Paris? Ça, je prends. Un musée ne le tentait pas vraiment mais une cité avec une partie vivante rattachée à de la création l’enthousiasmait", raconte François Schuiten. Cette cité de la BD parisienne ne figure pour l’instant pas au catalogue des dispositions BD prises pour 2020. Peut-être est-ce trop tôt ? Attendons fin mars et le résultat des élections municipales…
La bonne année aussi pour les auteurs ?
L’élément concret qui permettrait d’augurer cette année BD serait le budget global débloqué par le ministère de la Culture. Et là, il semble aussi qu’il y ait du flottement. Impossible de savoir à ce jour la somme allouée. Alors grande ou petite année pour la BD ? Tout devrait s’éclaircir, affirme le ministère de la Culture, au Festival d’Angoulême qui "marquera réellement le lancement de l’évènement". Et Jul de souligner que "cette année BD sera l’occasion de mettre sur le tapis le problème des retraites et de la paupérisation des auteurs". Franck Riester a souhaité tous ses vœux à cette nouvelle année BD. Il nous manque maintenant à en connaître les bonnes résolutions. Attendons la 47e édition du festival international de la bande dessinée qui prendra ses quartiers à Angoulême du 30 janvier au 2 février 2020.