La fine fleur de la BD hollandaise s’est retrouvée dans les sous-sols de l’Espace Franquin pour créer une série d’affiches sur l’actualité dans le monde, d’Angoulême à Fukushima. Un happening graphique, inventif et caustique, placardé pendant 4 jours dans les rues de la cité.
Il fallait descendre les marches de l’austère immeuble Franquin pour retrouver l’équipe des bataves, le crayon à la main et les doigts dans l’encre. Dans des cellules aux parois vitrées, en petits groupes, les uns phosphoraient pour concevoir leurs affiches, tandis que d’autres imprimaient les leurs en utilisant des machines conçues dans de vieilles valises et reliées à des aspirateurs domestiques. Artisanat loufoque et décalé, les affiches étaient ensuite étendues comme du linge dans le fond de la pièce en attendant de partir se faire coller au quatre coins d’Angoulême façon puzzle.
Hollande et son casque de scooter, la disparition du dessinateur de Murena Phillipe Delaby, Poutine et les Jeux Olympique de Sotchi, Willem en produit dérivé, Dieudonné ou Albert Camus: le champ d’investigation fût vaste, varié et dans un style qui rappelle celui des jeunes et fougueux affichistes de mai 68. Tout ça sous la houlette et la ligne claire du maître d'atelier Joost Swarte. Bel hommage des Néerlandais à Willem, leur premier Président du festival d’Angoulême. Je vous en colle quelqu’unes sur le blog, l’intégralité des oeuvres est à découvrir en diaporama sur le site de Libération.