L’équipe de Belgique a une bande dessinée bien à elle où joueurs, entraîneurs et supporters sont caricaturés avec humour. Pour son dessinateur, Stédo, les Belges vont battre la France et gagner la finale.
C’est à la page 34 de L’Epopée russe, sixième tome des Diables rouges, BD officielle de l’équipe de foot belge. Plongé dans son sommeil, l’entraîneur Roberto Martinez voit son équipe victorieuse de la demi-finale de la coupe du monde en Russie. Une bande dessinée prémonitoire ? Falzar et Lapuss au scénario, Stédo au dessin ont repris cette série initialement réalisée par André Lebrun et Philippe Bercovici. L’album a été publié en avril aux éditions Kennes en partenariat avec la Fédération belge de football.
L’Epopée russe reprend les véritables joueurs de l’équipe actuelle. Ce n’est pas de la BD réalité mais une succession de gags sur une page dans un style franco-belge classique et efficace. Une bande dessinée à thème qui, sans prétendre au Grand prix d’Angoulême, est destinée à distraire passionnés de foot et jeunes lecteurs. Stédo, qui a croqué précédemment Les Pompiers aux éditions Bamboo ou dessiné Garage Isidore dans le Journal de Spirou, est un vrai fan de foot. Il nous livre son pronostic à travers ses personnages qui sont aussi ses héros.
Votre album se situe pendant la Coupe du monde en Russie, un moment fort pour une BD sur le foot ?
Stédo : Une Coupe du monde crée une douce folie un peu partout dans le monde. C’est super. Pour moi qui suis fan de foot, c’est la compétition par excellence. Des gens qui ne regardent jamais le football le reste de l’année s’enflamment pour l’occasion devant leurs écrans et derrière leur équipe nationale. Les Diables rouges s’adressent à tous ces gens, aux passionnés comme aux autres. Nous voulions faire une BD familiale, tout public, sur tout l’univers du foot. J’espère que nous avons réussi.
Vous avez des retours des supporters ou des joueurs?
Les lecteurs par mail ou sur les réseaux sociaux nous disent qu’ils s’y retrouvent. J’ai même reçu un retour sympa d’un joueur, Thomas Meunier. Il est sélectionné dans l’équipe nationale et il joue aussi au PSG. Il est de ma région. Je lui ai fait envoyer un album et il m’a renvoyé une photo dédicacée avec la BD qu’il a appréciée apparemment, c’est sympa.
Les joueurs ont aussi le sens de l’humour, vous vous moquez gentiment d’eux…
On rigole avec les joueurs mais pas des joueurs. On ne fait pas de gags où on les voit complètement crétins, ce n’est pas le but. Nous voulions faire quelque chose de respectueux mais en même temps drôle. Alors on utilise les clichés ou les caractères que l’on croit savoir d’eux. On s’intéresse aussi aux supporters. On a créé une petite famille de supporters qui s’enflamme devant la télé à chaque match des Diable rouges. On parle de tout ce qui fait le football.
Pour le score, vous voyez votre équipe gagnante du match qui va l’opposer à la France ?
Mon problème est que je suis à moitié français du côté de ma mère. Je suis un peu tiraillé mais je supporte quand même les Diables rouges. J’espère qu’ils vont créer un exploit. Ce sera un match fermé, il n’y aura pas beaucoup de buts. Je vois un 2-1 en faveur de la Belgique.
Mais la France a des atouts quand même, non ?
L’équipe de France est une équipe solide. Elle faisait partie de mes quatre équipes favorites pour cette Coupe du monde. Mais les joueurs belges se connaissent par cœur, ça fait dix ans qu’ils jouent ensemble. C’est une force pour une équipe nationale. Et puis il y a ce petit plus. Les Diables rouges ont en ce moment un petit brin de chance qui a été indispensable à toutes les équipes qui ont gagné précédemment la Coupe du monde. On a pu s’en rendre compte avec ce match mémorable contre le Japon. L’équipe était menée 2-0 avant de le remporter sur le score de 3-2.
Les Diables rouges, champions du monde alors ?
Je les vois aller au bout, oui, et retrouver l'Angleterre qu'on a joué en phase de poules. Pour le score, un petit 1-0 pour nous. Mais je ne suis pas Mme Irma !
L'épopée russe, T6 Les Diables rouges. Falzar, Lapuss et Stédo. Editions Kennes. 11 euros