Boulot, conjoint, appartement, Noémie, la soixantaine venant, envoie tout balader. Il y a une vie après la ménopause, démonstration faite dans Le Démon du soir, BD drôle et caustique de Florence Cestac.
Il a suffi de deux petites boules détectées sous le bras gauche pour déclencher le ras-le-bol généralisé. L'angoisse d'un cancer et Noémie va tout plaquer. Ou presque. Elle gardera le chien fidèle mais pas son compagnon "quand est-ce qu'on mange?", pas le travail stressant ou l'appartement avec moulures au plafond.
Le Démon du soir est la suite des deux précédents albums sur les aléas de la vie de Noémie. Dans le premier opus, Le Démon de midi paru en 1996, l'héroïne se faisait larguer par son mari, crise de la quarantaine oblige. La bande dessinée fut adaptée avec succès au théâtre par Michèle Bernier. En 2005, on retrouve Noémie dans Le Démon d'après-midi, à la plage un week-end entre copines.
Avec son style cartoon, Florence Cestac pose avec humour un regard tendre et acidulé sur la vie. Et la manière dont ses héros, et finalement nous, traversons la vie. La gente masculine en prend toujours un petit coup sur la tête. L'auteur est féministe, ça se voit comme les gros nez qu'elle dessine au milieu des visages de ses personnages.
Dans Le Démon du soir, le message entre les cases pourrait être : "Femmes, libérez-vous de vos chaînes, il y a de la vie et de la joie même après 60 ans". Noémie est allée chercher son bonheur à la campagne, en ouvrant un gîte. Sa vie va changer et les plaisirs vont revenir. D'ailleurs de cancer, Noémie n'en a pas. Fausse alerte. La suite dans Le Démon de minuit ?
Images © Florence Cestac / Editions Dargaud