Astérix et la Tansitalique est le nouvel album de l'irréductible Gaulois. En conférence de presse, les nouveaux auteurs Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, ont dévoilé la couverture et révélé quelques secrets de fabrication, dix jours avant sa sortie officielle.

Une conférence de presse qui, pour la première fois, s’est déroulée sans la présence d’Albert Uderzo. Le dessinateur, qui a créé la série avec René Goscinny, n’a pas trouvé la force de venir. Malade et à la voix tremblante, il a toutefois adressé un message vidéo aux nombreux journalistes internationaux venus dans les luxueux salons de l’Automobile club de France à Paris. Car un nouvel album d’Astérix a maintenant un retentissement qui dépasse nos frontières. Et c’est aussi un secret bien gardé. Aucun journaliste ou critique BD n’ont accès à l’album avant sa sortie. Très peu d’informations ne filtreront avant le 19 octobre.

Dans leur grande bonté, les éditions Albert-René concèdent toutefois à lâcher quelques informations en avant-première. Une opération bien orchestrée par le groupe Hachette propriétaire depuis 2008 de la maison d’édition. Le duo d'auteurs Jean-Yves Ferri au scénario et Didier Conrad au dessin, dont c’est le troisième album d’Astérix, ont participé au teasing. Ils confient avoir moins de pression qu’aux deux premiers. Et avoir plus de plaisir à réaliser ce 37^ème album qui amène l’irréductible Gaulois en course de char sur les routes antiques et transalpines.

Didier Conrad (à côté d'Astérix) et Jean-Yves Ferri, le duo d'auteurs d'Astérix et la Transitalique (photo F. Forget).

Sport spectacle à la Romaine

Pour prouver à tous les barbares que les voies de l’Empire romain sont les meilleures, César approuve l’organisation d’une course d’attelages à travers l’Italie. Elle est ouverte à tous les peuples du Monde connu. Evidemment, il faut que ce soit un Romain le vainqueur, prestige et géopolitique obligent. Mais voilà, deux Gaulois vont faire déraper le plan de communication imaginé par César. « La course sera longue » explique Astérix à Obélix dans la seule page de l’album présentée aujourd’hui en conférence de presse.

Une couverture à toute allure

Il y a du mouvement et de la vitesse dans la couverture réalisée par Didier Conrad. Un exercice toujours compliqué « Je fais entre cinq et dix esquisses avant de trouver la bonne couverture. C’est un art compliqué qui doit rendre hommage aux personnages connus, révéler les nouveaux et dégager les thématiques avec l’humour propre à la tradition de Goscinny et Uderzo », détaille le dessinateur. Un temple et un volcan en fond de décor avec des chars lancés à toute allure avec Obélix qui tient les rênes.

Obélix à la manœuvre, Idéfix dans la course

L’aurige, le conducteur du char, est Obélix. C’est une idée de Jean-Yves Ferri : « Je voulais que ce soit lui qui dirige le char et l’histoire. Obélix est mon personnage préféré. Son rôle est plus important que d’habitude. J’aime faire découvrir de nouvelles facettes à son caractère. Mais sur le char, vous avez aussi Idéfix. J’ai reçu des menaces de mort quand je l’avais laissé au village dans mon premier album, Astérix chez les Pictes. Idéfix va faire avec Obélix et Astérix la Transitalique, j’ai retenu la leçon ».

Coronavirus, le méchant masqué

Il totalise 1462 victoires. Inspiré d’un vrai champion romain qui a réussi cet incroyable score. Conrad l’a affublé d’un masque doré (que je trouve moyennement réussi, il fait penser à un smiley). « C’est un clin d’œil aux comics, aux super-héros masqué. J’ai pensé aussi aux méchants masqués de la BD franco-belge comme Choc dans Tif et Tondu ou dans l’album du Pilote sans visage de Michel Vaillant. Mais les héros négatifs ne sont pas vraiment méchants dans Astérix. Ils sont plus bêtes que méchants. Et derrière, il y a souvent une faiblesse. Coronavirus est accompagné de Bacillus, peut-être est-ce son âme damnée ? », raconte Ferri.

Forza Italia

« Astérix et Obélix n’ont jamais vraiment parcouru l’Italie. Ils ont déjà été à Rome comme dans Les Lauriers de César, un des plus emblématiques albums de la série. Mais en Italie, dans sa globalité et sa diversité, jamais. Et l’idée de la course de char permet de voyager à travers toute la péninsule », explique Ferri. « C’est une idée plus ouverte qu’une histoire au village. Elle permet les stéréotypes qui sont le fond de commerce d’Astérix. Evidemment, il ne faut pas prendre ces moqueries au premier degré. Astérix promeut l’amitié entre les peuples », ajoute Conrad. Entre autres, des Goths, des Perses, des Sarmates, des (grands) Bretons et nos deux Gaulois sont de la course. Pour ce qui est des caricatures, autre spécialité de la série, elles sont plutôt italiennes. Y aurait-il un « Berlusconix », le sport spectacle n’étant jamais très loin de la politique spectacle ?

Astérix et la Transitalique. Editions Albert René. En librairie le 19 octobre. 10 euros.