Le festival de BD de Saint-Malo ouvre ses portes vendredi avec une star, Mickey. Exposition, rencontre et dédicaces avec les auteurs européens qui se sont emparés du héros de Disney.
L’évènement à ne pas manquer de cette 36ème édition de Quai des Bulles : Mickey revu et redessiné par des auteurs comme Loisel ou Cosey. A l’origine de ces réinterprétations, l’éditeur Jacques Glénat passionné par le personnage créé par Walt Disney. Il a convaincu les Américains de la Disney company de laisser à de grands noms de la BD européenne le soin d’inventer de nouvelles histoires à Mickey. En mars sont sortis deux albums. Mystérieuse mélodie signé par Cosey, auteur suisse de la lumineuse série Jonathan. Et Mickey’s craziest adventures avec un scénario malicieux de Lewis Trondheim (Les petits riens, Lapinot) et le dessin de Kéramidas, l’auteur de Luuna.
La nouveauté ou plutôt les nouveautés sont l’arrivée du troisième et quatrième album. Numéro trois : La jeunesse de Mickey mis en scène intégralement par Tébo. Il est l’auteur de Captain Biceps. Il fait partie de la bande à Tchô!, donc, en résumé, cousin en gags et en dessins de Zep. Tébo a inventé l’arrière-petit-neveu de Mickey. Norbert, c’est son nom, va sortir le nez de sa console de jeu pour écouter son arrière-grand-oncle lui raconter sa vie jadis trépidante. C’est drôle, moderne et cartoonesque à souhait. Tébo a tout bon. L’album est d’ores et déjà disponible. Vous pourrez vous le faire dédicacer au stand Glénat si vous êtes patient car il devrait y avoir du monde (les horaires des dédicaces en cliquant sur ce lien).
Le dernier album est celui de Régis Loisel. Le plus attendu de la série. Depuis son magnifique Peter Pan dont le dernier opus remonte à 2004, le Grand Prix d’Angoulême n’avait plus réalisé d’album en solo. Dans ce Mickey, il fait tout : scénario, dessin et même les couleurs. C’est du Loisel pur sucre qui va couler dans les veines de la souris. On peut s’attendre à découvrir un grand Mickey. L’auteur expédie le héros à une époque similaire à celle de la grande crise de 1929. Chômage et précarité plantent le décor d’une époque pas si révolue que ça. Rock Füller est un financier véreux à l’appétit vénal jamais rassasié. Il projette d’exproprier et de soumettre les habitants de la ville. Il est aidé pour la bonne cause de l’indispensable Pat Hibulaire. Comment ? Grâce au Café Zombo (qui est d’ailleurs le titre de l’album). Ce café a pour vertu de rendre servile et malléable la population. Un breuvage mis au point par Max et Ronald, vendeurs de burgers.
Capitalisme sauvage, crise immobilière, chômage et malbouffe… sans être Le Capital de Marx, Café Zombo semble sonner comme une critique dessinée d’un monde dominé par l’argent. Le rêve américain revu et sévèrement corrigé par le trait parfaitement maîtrisé de Loisel. L’album n’est pas encore sur les étals des libraires. Il devrait sortir le mois prochain. C’est donc en avant-première que vous pourrez découvrir ces planches originales pendant les trois jours du festival. Comme celles des autres auteurs, Cosey, Kéramidas ou Tébo. L’exposition se tient au Palais du Grand Large. En plus des séances de dédicaces, une rencontre est prévue avec les auteurs à l’amphithéâtre Maupertuis, toujours au Palais du Grand Large, vendredi à 14h. Et si vous n’êtes pas Mickey, il vous reste les 600 autres auteurs attendus pour ce long week-end de bulles à Saint-Malo.