Une BD pour le Népal

La Main de Pangboche, © Taymans / Editions Paquet.

Les régions du Népal dévastées par le séisme, André Taymans les connaît bien. Sa dernière BD, La Main de Pangboche, se situe dans le parc national du Langtang près de la frontière avec le Tibet. Avec un collectif d’auteurs, il prépare un album au profit des victimes de la catastrophe.

La Main de Pangboche n’est pas votre premier album qui se situe au Népal ?

Non, j’y ai envoyé plusieurs de mes personnages. Caroline Baldwin dans Rendez-vous à Katmandou ou Free Tibet, Alix Lepic dans Ban Manis ou Roxane dans mon dernier album, La Main de Pangboche. Et ce n’est pas fini, j’y reviendrai, c’est certain.

Vous avez effectué plusieurs repérages sur place ?

J’y vais depuis le début des années 2000. J’y suis allé pour me documenter mais aussi pour du trekking. J’adore la montagne et je suis un amoureux de ce pays. Les paysages sont à couper le souffle et les gens sont formidables.

André Taymans accompagné de ses enfants à Kyanjin Pompa ( 3900m) un des villages du Langtang sinistré par la catastrophe. (2013, Photo ©  A. Taymans).

André Taymans accompagné de ses enfants à Kyanjin Pompa ( 3900m) un des villages du Langtang sinistré par la catastrophe. (2013, Photo © A. Taymans).

Les images de ces paysages dévastés ont dû vous bouleverser ?

Dans des reportages des journaux télévisés, j’ai reconnu des villages que je connais comme ma poche. Il n’en reste plus rien. Les gens que je connaissais sont morts, des familles entières disparues. C’est terrible. Je suis en contact avec des survivants. Ils me racontent qu’il y a un énorme élan de solidarité entre Népalais. Ils ne sont pas abattus, ils vont reprendre le dessus. C’est un peuple d’optimistes.

Votre dernière bande dessinée, La Main de Pangboche, est tirée d’une histoire vraie ?

Celle de la main ou de la pseudo main du Yéti trouvée dans un monastère reculé du Népal. Une expédition américaine dans les années cinquante a tenté de soudoyer les moines du monastère pour récupérer la main. Ils ont refusé. Le chef de l’expédition a subtilisé un doigt avant de partir. L’histoire raconte même que le doigt fut confié à l’acteur James Stewart en Inde. Il le glissa dans les dessous de sa femme pour le faire sortir du pays. L’aventure de Roxane tourne autour de ce bout de doigt momifié qui suscite bien des convoitises.

La Main de Pangboche, © Taymans / Editions Paquet.

La Main de Pangboche, © Taymans / Editions Paquet.

Vous préparez un album collectif en soutien aux victimes du tremblement de terre…

Avec Pierre Paquet, mon éditeur, nous allons sortir un album dont l’intégralité des bénéfices sera reversée à la Croix-Rouge pour soutenir le Népal. Une cinquantaine d’auteurs de BD ont répondu à l’appel comme François Walthéry (NDLR : l’auteur de Natacha), Emmanuel Lepage (Muchacho), Jacques Terpant (Pirates), Cosey (Jonathan) ou Marc Hardy (Pierre Tombal). Ce ne sera pas qu’un album de bande dessinée. Il y aura des planches, des dessins, des croquis et des illustrations. Il devrait être disponible fin juin, début juillet.

Et une association aussi ?

Je participe à la création d’une association qui va aider à la reconstruction des villages. Le Népal est une région sismique qui connaîtra d’autres tremblements de terre. Si la population reconstruit avec les matériaux tombés, cela se reproduira. Il y a un gros travail à faire pour expliquer aux populations les dangers et pour adapter les habitats aux normes antisismiques.

Extrait de l'album en soutien aux victimes du séisme. Planches d'André Taymans.

Extrait de l'album en soutien aux victimes du séisme. Planches d'André Taymans.

La Main de Pangboche. Tome 1. Série prévue en deux tomes tomes. Taymans / Editions Paquet. 13,50 €