Yakari au musée du quai Branly

Pour l’exposition Indiens des plaines, le petit Indien créé par Job et Derib fait son entrée au musée du quai Branly à Paris. Il est la mascotte BD des animations proposées au jeune public. Honneur bien mérité pour le papoose qui fête ses 40 ans d’existence et de succès.

En chinois, en arabe, en slovène ou en l’inuktitut (langue inuit), Yakari a franchi en 38 albums les frontières. Il est traduit dans 23 langues. En Allemagne, le succès est colossal. Ces chères têtes blondes l’adorent avec une flopée de produits dérivés et même une comédie musicale. Est-ce la fibre écolo des aventures du petit Indien qui séduit ainsi nos amis germains? «Nous essayons à chaque fois d’initier une ouverture sur la nature et les animaux qui y vivent» résume le dessinateur Derib.

Derib, le dessinateur de Yakari (Paris, Salon du livre, mars 2014). Photo © Francis Forget.

Derib, le dessinateur de Yakari (Paris, Salon du livre, mars 2014). Photo © Francis Forget.

Le lien avec Mère Nature ne suffit pas à expliquer les quelques 100 000 albums qui se vendent chaque année en France. Un album de Yakari est une belle histoire avec de beaux sentiments pour de jeunes lecteurs (jusqu'à 10 ans). Des histoires que l’on aime raconter à ses enfants le soir avant de les coucher. «Le public se renouvelle sans cesse. Les parents à qui on a lu petits ces histoires, les lisent à leur tour à leurs enfants. Nous le constatons lorsque nous rencontrons les lecteurs, ça passe de génération en génération. Les Indiens sont un mythe et un mythe ça ne se démode pas » explique Derib.

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Yakari et son poney mustang Petit-Tonnerre (Editions le Lombard / Derib & Job)

Outre le don de fidéliser son lectorat, Yakari a celui de communiquer avec les animaux. C’est son totem, Grand-Aigle, qui lui a donné ce pouvoir. Et il ne s’en prive pas. Son fidèle compagnon, Petit-Tonnerre, est un poney. «ll forme avec lui un couple. Il y a une fusion entre eux, c’est symboliquement très fort, un enfant et un poney, ça permet des histoires extraordinaires» précise le dessinateur. La nature, des Indiens, des animaux mais jamais de cowboys ou de tuniques bleues dans Yakari. «C’est un choix assumé. Nous voulions présenter au jeune lecteur une perception du monde qui n’est pas basée sur l’argent ou le pouvoir, ajoute Derib. Je suis un optimiste, tout ce que je fais va dans cette direction, le respect de l’autre, de la nature et de la vie».

Derib (Salon du livre, Paris, mars 2014). Photo © Francis Forget.

Derib (Salon du livre, Paris, mars 2014). Photo © Francis Forget.

Yakari est au musée du quai Branly jusqu’au 20 juillet 2014 dans le cadre de l’exposition Indien des plaines. Derib et Job seront présents le 19 avril pour une rencontre dédicace.Et pourquoi pas, un jour, une exposition consacrée entièrement à Derib dans ce musée? Buddy Longway, Red road sont ses deux autres séries majeures, pour un public plus agé, autour de la culture indienne. En attendant, le dessinateur suisse travaille pour le grand écran. Yakari, en film d’animation, sera au cinéma en 2016.