Il n’y cache pas sa nostalgie pour le général Franco, tente de soudoyer un jury et qualifie le festival d'Angoulême de fête à la saucisse. Nicolas Pothier, scénariste de BD, dérape dans des vidéos où il dit tout haut ce qu’il ne pense pas tout bas, avec humour et autodérision.
L’idée lui est venue il y a quatre ans, en assistant à la présentation des éditions Glénat au festival d’Angoulême. Une grande messe, de plus d’une heure, où est énumérée la centaine de titres à venir devant un parterre de journalistes, de libraires et d’auteurs. "J’ai trouvé ça tristouille et plombant alors j’ai essayé de faire quelque chose de marrant sur ce que je pourrais dire aux journalistes au sujet de mon nouvel album qui était à l’époque le premier tome de Caktus" raconte Nicolas Pothier.
La première vidéo fait son effet à Angoulême en déridant les professionnels venus à la présentation Glénat en janvier 2011. Nicolas Pothier s'adonne à une sorte de média training où il tente d’aligner les arguments aussi débiles que drôles censés séduire les journalistes. En 2012, il incarne un auteur blessé dans son égo de ne pas être invité au festival d’Angoulême. Et cette année, alors qu’un de ses titres, Walhalla, est réellement sélectionné dans la catégorie jeunesse du Festival, il tente une approche maladroite et véreuse pour influencer le jury. "Ça a fait marrer les copains mais ça n’a pas marché. Toutes ces vidéos n’ont d’ailleurs jamais augmenté les ventes de mes albums" se lamente Nicolas Pothier.
Au passage, l’auteur y glisse quelques réflexions sur la profession. "En BD comme au cinéma, l’humour n’est pas noble. Il y a un petit mépris ou de la condescendance pour ceux qui font comme moi de la bande dessinée d’humour. C’est toujours mieux de parler de projet de société pour être dans un palmarès ou faire des articles dans la presse" ajoute l’auteur. Pour la prochaine vidéo, il veut renouveler le genre. Il tentera d'inviter une guest star, un auteur super connu comme Zep et de faire un "truc à l’américaine". A découvrir en janvier 2015 pour le 42e festival d'Angoulême.