L’ex-Premier ministre est en librairie avec la nouvelle intégrale de Quai d’Orsay, BD dont il est le héros. A l’affiche avec son adaptation au cinéma. Et en salle des ventes avec Tintin au pays des soviets.
Un long nez, de grandes mains, une silhouette agitée et virevoltante. C’est ainsi que le dessinateur Christophe Blain a croqué Villepin. Avec au scénario Abel Lanzac, pseudonyme d’Antonin Baudry. Brillant, polytechnicien et normalien, il fût conseiller de l’homme politique au Quai d’Orsay et à Matignon. Blain et Lanzac, deux auteurs, deux talents, qui ont réalisé cette série initialement en deux tomes réunis dans une nouvelle édition intégrale augmentée d’un épilogue inédit. Quai d’Orsay est indispensable pour découvrir le fonctionnement d’un cabinet ministériel. C’est vif, drôle et acidulé. Un peu inquiétant aussi sur ceux qui nous gouvernent. Le trait de Blain accompagne délicieusement le propos, dynamique, caricatural et signifiant.
A la sortie de l’album, trois propositions d’adaptation ont été faites aux auteurs. Dont une série télé. Le duo a choisi celle de Bertrand Tavernier, qui, dès le lendemain de la lecture de la BD, a demandé d’en acheter les droits. Le casting est plutôt bien choisi avec Niels Arestrup, Rapahël Personnaz et Thierry Lhermitte dans le rôle de Villepin. Le film reprend le premier tome de la série avec en toile de fond une crise diplomatique et en point d’orgue le discours à l’ONU. Le film sort en salle ce mercredi.
Enfin, Taillard de Worms, le nom pour Dominique de Villepin dans la BD et le film, est aussi un amateur très éclairé de beaux livres. Dans sa bibliothèque, l’Homme révolté de Camus dédicacé à Sartre, des manuscrits de Charles Quint, Trotski ou Mussolini, Mémoires de guerre de Charles de Gaulle dédicacé à Roger Nimier, la Condition humaine de Malraux dédicacée à Céline…plus de 400 lots de classiques, de raretés et de documents réellement exceptionnels qui seront en vente à Drouot à Paris le 28 et 29 novembre. Au milieu de cette collection prestigieuse, une BD, rarissime elle aussi. Un des 1000 exemplaires de Tintin au pays des Soviets imprimés en 1930, estimé entre 20 000 et 30 000 euros. Taillard de Worms fait ainsi côtoyer Hergé, Malraux, Charles Quint et Camus. Un signe que les temps changent, le 9ème art gagne peu à peu ses lettres de noblesse.