Drôle, touchant, un brin absurde : Damsels in Distress, de Whit Stillman, est un petit bijou qu'il faut aller voir avant qu'il ne soit déprogrammé (très bientôt, malheureusement). Ce "college movie" américain raconte la vie de trois étudiantes qui tentent de civiliser leur campus et font tomber dans leur escarelle une jeune recrue, qui s'avèrera pas si naïve. Ces demoiselles bien-comme-il-faut se heurtent à la bêtise humaine et à leurs propres désirs contradictoires (voir la BA). On rit, on se pince les lèvres et on penche la tête, attendri.

Le dispositif de ce joli film m'a vite fait penser à deux séries américaines : d'un côté Sex And The City, pour la troupe de nanas bien habillées qui veulent régner sur le monde mais n'y arrivent jamais. De l'autre, Greek, pour le décor de campus et les intrigues de dortoirs. Mais il n'y a pas que cela qui en fait un film assez télévisé : au générique, on trouve un tas d'acteurs et actrices que l'on a déjà croisés sur petit écran. Signe que les intéractions entre cinéma et séries télé sont de plus en plus fortes ? Seule l'actrice principale, Greta Gerwig, semble y avoir coupé.

Analeigh Tipton, révélée par "America's Next Top Model"

Des jambes de phasme, un regard hypnotique et une bouche XXL. Pas étonnant qu'Analeigh Tipton se soit fait connaître dans une émission de téléréalité pour aspirantes mannequins, en 2008. Malgré sa 3e place à "America's Next Top Model", elle a séduit Hollywood et s'est retrouvée aux génériques de The Green Hornet ou Crazy, Stupid Love. Sur petit écran, on l'a également vue dans la série Hung, où elle jouait la petite amie d'un gigolo. La voilà transformée pour Damsels in Distress en novice redoutable... un rôle qui lui va à merveille.

Megalyn Echikunwoke, de "Buffy" à "That 70's show"

C'est mon personnage préféré dans Damsels in Distress : une Anglaise assimilée, cynique et dominatrice, qui s'habille comme dans Vogue et a les plus belles répliques du film. On l'a déjà croisée dans Buffy contre les vampires (ça nous rajeunit pas), 24 Heures chrono, That 70's show, 90210 ou encore House of Lies, série diffusée sur la chaîne Showtime depuis cette année. Bref, une véritable enfant de la télé.

Hugo Becker, le frenchie de "Gossip Girl"

Personnage masculin principal de Damsels, étudiant français originaire de Carcassonne qui veut devenir cathare (WTF ?), Hugo Becker interprétait déjà un Français chic et ténébreux dans Gossip Girl, en l'occurrence un prince monégasque promis à la chipie Blair Waldorf. Heureusement, son rôle dans ce long-métrage a un peu plus de fantaisie. Un petit tour sur IMDB nous indique qu'il a aussi fait une apparition dans Julie Lescaut (blurp).

Aubrey Plaza, le regard-en-dessous de "Parks And Recreation"

La série Parks and Recreation n'est malheureusement pas diffusée en France, mais ceux qui la suivent depuis l'Hexagone en bravant la Hadopi se souviennent forcément d'Aubrey Plaza, post-ado jamais contente qui sourit sans doute pour la première fois à la 3e saison. Whit Stillman lui offre un rôle pas très différent dans son film, celui d'une étudiante tyrannique qui s'habille en noir (mais qui danse). Un clin d'œil rigolo à cette super série, même si on aimerait voir cette actrice changer de registre prochainement.

Zach Woods, le cul-serré de "The Office"

Il a un nez pointu, des yeux de hibou et un talent fou pour jouer les coincés donneurs de leçon. Zach Woods, que j'avais découvert dans la géniale comédie géopolitique In The Loop, avant de me mettre à The Office, incarne une fois de plus un inspecteur des travaux finis. Mais en journaliste à blouson de cuir, il devient dans Damsels... un tribun qui milite autant contre les robes à cols Claudine que la liberté d'enfoncer ses petits camarades (le voici, au centre, avec deux collègues de The Office).

Et aussi...

Deux autres personnages féminins sont passés par les plateaux télé, Carrie MacLemore et Caitlin Fitzgerald (Gossip Girl). Enfin, au rayon hommes, citons également Jermaine Crawford (The Wire).

Crédits photo : AFP.