Un attentat: Une émotion. Des éléctions

Le soleil se lève, du fin fond de ma campagne de vacances. Il est là, juste au dessus de la mer... l'image est belle. Pour autant, le réveil est difficile, ce matin. Tout comme il a été difficile de s'endormir... Beaucoup de choses qui se bousculent. Beaucoup de sentiments. La tristesse, avant tout. La colère, aussi. Et puis... Et puis, pour moi, même si cela n'arrangera probablement rien, il me reste des mots à coucher sur cet écran...

Ce qui était tant redouté a finalement eu lieu. Un nouvel attentat. Une nouvelle fois, les forces de sécurité prises pour cible. Cette fois-ci, un policier lâchement abattu, par surprise, directement visé alors qu'il était dans son véhicule, en mission de sécurisation.... lâchement, oui. Comme toutes les attaques terroristes, en fait. Parce que cette lâcheté est précisément le signe de ralliement de ces hommes. Homme, ce qualificatif que j'ai tant de mal à conserver à l'endroit de ces barbares.

Karim Cheurfi, l'assaillant présumé (source L'Express) était déjà connu de la police. Et pour des faits non pas similaires, mais très voisins. Il avait déjà tenté, en 2001, d'assassiner un policier alors qu'il était en garde à vue en tentant de se saisir de son arme. Précisément, cette garde à vue, il l'avait faite après avoir tenté de renverser deux autres personnes, au volant d'une voiture volée, en ayant, là encore, usé d'une arme à feu en tirant sur une des deux personnes dans le véhicule, quelques heures auparavant. En 2005, il avait été condamné à 15 ans de réclusion, par la Cour d'Assise d'Appel. Il y a quelques semaines, il avait été interpellé, soupçonné de vouloir se procurer des armes, mais remis en liberté (l'on ne connait pas encore les circonstances exactes entourant cette affaire). Ce sont les faits. La suite de l'enquête nous en dira probablement plus.

Alors que deux policiers sont hospitalisés, il s'agit du 9ème  policier qui laisse sa vie depuis 2012. La 32ème compagnie de sécurisation de la Préfecture de Police de Paris est en deuil. La Police Nationale est en deuil.

Nous le savons. Tout le monde le sait. Les policiers, militaires, représentants de l'Etat, sont des cibles privilégiées, par le simple uniforme qu'ils portent. Les Champs-Elysées, un lieu symbolique. En liant ces deux circonstances, il y a de quoi médiatiser au plus fort cet acte terroriste. Il y a là, précisément la volonté de marquer, déstabiliser.

Cette information, nous l'avons apprise alors que nous étions, nombreux, devant notre télévision, à suivre le débat de l’élection présidentielle. En ces jours où nous nous disions justement que les intentions de vote n'avaient jamais été aussi incertaines.

C'est l'effet pervers de ce drame. La volonté des terroristes d'influer sur une campagne électorale. La volonté de faire monter, chez nous, la haine, la peur. Les terroristes sont nourris par le carburant qu'est la haine. Cette même haine dont se nourrissent certains politiques de leur coté.

Le seule chose que chaque citoyen peut faire, à son niveau: se rendre aux urnes dimanche. Simplement, même si la colère est là, un vote ne doit pas, me semble-t-il, être conduit par une émotion instantanée, encore moins s'agissant de la haine. Mais par une réflexion globale. Les français vont élire, dimanche, celui qui aura en charge, avec le Parlement, d'une politique globale en France. C'est à dire une politique de sécurité, certes, mais aussi économique, internationale, scolaire ...

Je n'ai pas vocation, dans ma position, à appeler à voter pour telle ou telle personne. Ni contre. Néanmoins, ce que chacun peut faire, à son niveau, c'est simplement montrer que la démocratie reste le rempart le plus solide face à la folie meurtrière, le terrorisme et le chaos recherchés.

Pour en revenir à cette tragédie, il conviendra ensuite aux instances élues, aux représentants des forces de l'ordre, de jeter un regard lucide sur ce qu'il s'est passé, d'analyser les faits et prendre, au besoin, les mesures nécessaires.

Ne nous laissons pas faire. Votons. Massivement. Le bulletin de vote demeure la première pierre de notre édifice démocratique.