La Tunisie, championne de l'huile d'olive

Des femmes récoltent des olives dans le village de Sabalet Ben Ammar, dans le gouvernorat d'Ariana (nord-ouest de la Tunisie) le 10 octobre 2016. (HAMMI/SIPA)

La production d'huile d'olive en Tunisie, l’un des trois principaux pays exportateurs au monde, s'annonce «exceptionnelle» en 2017 , avec un possible pic à 280.000 tonnes, a indiqué l'Office national de l'huile (ONH) le 7 septembre 2017. Soit près de trois fois plus que l'année précédente.

La production d’huile d’olive «va varier entre 260 et 280.000 tonnes», a précisé Chokri Bayoudh, PDG de l'ONH, l'organisme gouvernemental chargé de cette production stratégique pour le pays. Lequel compte 1,8 million d’hectares d’oliveraies et 86 millions d’arbres.

Près des deux tiers de la production, soit environ 200.000 tonnes, seront destinés à l'exportation, surtout vers les marchés européens (notamment Espagne et Italie) et américains. Les exportateurs tunisiens cherchent également à conquérir les marchés chinois, russe et indien.

La récolte 2017 vient de débuter et son abondance devrait donner un peu d'air aux régions rurales qui manquent cruellement d'emplois, notamment celles de l’intérieur du pays.

Fortes variations
Le marché de l’olive est un secteur cyclique: les productions varient fortement d’une année sur l’autre, en raison notamment des conditions climatiques. En 2014-2015, la Tunisie avait atteint le rang de premier exportateur mondial avec une production record de 300.000 tonnes, pour des revenus de près d'un milliard d'euros. A la saison suivante, cette production était descendue à 140.000 tonnes. En 2016-2017, elle avait même chuté à 100.000 tonnes en raison notamment de la sécheresse.

Les revenus de l'exportation d'huile, dont l'ONH estime qu'ils devraient dépasser les deux milliards de dinars (environ 700 millions d'euros) en 2017, sont essentiels pour un pays à la situation économique et financière difficile. Le record de 2014-2015 avait, selon le gouvernement de l'époque, permis «d'éviter le pire» pour l'économie tunisienne. Celle-ci était alors en plein marasme du fait de la profonde désaffection touristique (le tourisme est un autre secteur clef), liée à une série d'attentats djihadistes (72 morts dont 59 touristes étrangers).

Après plusieurs années d'atonie, la croissance devrait atteindre 2,3% en 2017. Celle-ci est soutenue par l'agriculture, les phosphates et le tourisme, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Publié par Laurent Ribabeau Dumas / Catégories : Non classé