Démantèlement d’un trafic de cigarettes et de migrants clandestins entre la Tunisie et la Sicile

Bateaux de la marine italienne et des garde-côtes en patrouille au large de Taormine (est de la Sicile) le 23 mai 2017 (REUTERS - Antonio Parrinello)

La police italienne a annoncé le 6 juin 2017 un coup de filet contre un réseau organisant un trafic lucratif de cigarettes et de clandestins entre la Tunisie et la Sicile. Ce réseau s'apprêtait à faire passer des personnes avec de possibles liens djihadistes, ont précisé les autorités italiennes dans un communiqué.

Cette opération baptisée «Poisson scorpion» visait 15 Tunisiens et Italiens contre lesquels des mandats d'arrêt avaient été émis. La police a aussi saisi des voitures et des vedettes rapides. Dans le même temps, elle mené des perquisitions dans plusieurs régions italiennes.

Le réseau avait recruté des passeurs équipés de vedettes rapides capables de faire la traversée entre le nord-est de la Tunisie et la région de Trapani (ouest de la Sicile). Une traversée qui fait moins de 300 km et qui s’effectue en 4 heures.

A chaque trajet, ces vedettes étaient chargées de cigarettes de contrebande et d'une quinzaine de migrants. Ceux-ci étaient ensuite déposés sur une plage sicilienne et accueillis par des complices avec des vêtements secs.

Les membres du réseau faisaient l'objet d'une surveillance depuis janvier. Selon les autorités italiennes, ils s’étaient dits prêts à prendre en charge des personnes recherchées par les autorités tunisiennes pour des délits graves ou de possibles liens djihadistes.

Le réseau a pu être démantelé avant qu’une telle opération ait lieu. Les enquêteurs cherchent désormais à identifier les personnes prises en charge dans ce cadre. L'une d’entre elles avait déclaré au groupe qu’il craignait d'être refoulée par les autorités italiennes pour «terrorisme», selon des écoutes.

L'enquête a établi que le groupe avait mené au moins cinq traversées et qu'avec l'arrivée de l'été, il aurait été en mesure d'en organiser «au moins deux par semaine».

Les enquêteurs ont réussi à suivre à distance l'une des traversées. A l'issue de celle-ci, ils ont intercepté en Sicile les 14 clandestins débarqués et 100 kg de cigarettes de contrebande.

Revendues sous le manteau 3 euros le paquet, ces cigarettes de contrebande pouvaient générer un bénéfice de 17.000 euros. Chaque migrant payait individuellement 2000 à 3000 euros pour la traversée.

 

Publié par Laurent Ribabeau Dumas / Catégories : Non classé