Terrorisme en Tunisie : des villageois demandent de l’aide

Membre d'une unité antiterroriste en action à Tunis le 25 mai 2015. (photo Reuters - Zoubeir Souissi)

Une trentaine de villageois ont bloqué le 4 janvier 2015 une route nationale dans le nord-ouest de la Tunisie pour réclamer davantage de protection face aux djihadistes retranchés dans des montagnes voisines.

Une trentaine de personnes vivant près du mont Ballouta, dans le gouvernorat de Siliana, ont brièvement coupé la route menant à Kairouan (centre) à l'aide de pneus en flamme, a rapporté un correspondant de l'AFP sur place. Ils ont levé le camp après avoir obtenu des assurances de la police, selon la même source.

«La nuit tombée, ils (les djihadistes) frappent aux portes et demandent de la nourriture. Et ils menacent de nous égorger si on prévient les autorités», a expliqué l'un des villageois. «Ils m'ont dit ‘‘on te surveille, on t'a vue faire chauffer ta tabouna (four traditionnel) pour faire cuire le pain, on t'a vue ramener de l'eau et rentrer tes moutons’’», a affirmé une autre habitante sous couvert d'anonymat.

Le 3 janvier, le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'un jihadiste, probablement étranger, avait été abattu par les forces de l'ordre dans cette même région. «Les unités de la Garde nationale (gendarmerie) ont pu mener cette nuit, après avoir tendu une embuscade, une opération entre le mont Serj et le mont Ballouta dans le gouvernorat de Siliana», a indiqué le porte-parole du ministère, Walid Louguini, à la radio Mosaïque FM.

L’opération est intervenue après qu'un «groupe terroriste» a «terrorisé les citoyens ces derniers jours», a-t-il ajouté.

La presse tunisienne s’est déjà fait l’écho de faits similaires. Le 18 novembre, le site kapitalis racontait ainsi que «trois présumés terroristes» avaient «investi une maison pour voler des bidons d’eau et de la nourriture. Lorsque le téléphone portable du père de famille a sonné, les hommes armés l’ont accusé d’être un informateur des services de sécurité et tenté de l’enlever, mais il a pu leur échapper lorsque les voisins, inquiétés par le bruit, sont venus à la rescousse. Les assaillants se sont alors empressés de quitter les lieux».

«L’un des terroristes parlait avec un accent algérien», a précisé le père de famille.

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Publié par Laurent Ribabeau Dumas / Catégories : Non classé