13 novembre 2015. La France est victime, à Paris et à Saint-Denis, de plusieurs attaques terroristes coordonnées, les plus graves de son histoire moderne. 130 personnes sont tuées (dont deux Tunisiennes), 350 sont blessées. Les manifestations de solidarité arrivent du monde entier. Plus de deux semaines après, les environs de la statue de la République à Paris sont encore couverts de messages, de fleurs. Et de drapeaux. Notamment de drapeaux tunisiens.
Très vite après les attaques, l’auteur de ce blog a reçu des appels et des mails inquiets de parents et d’amis qui habitent en province. Mais aussi en Allemagne, au Sri Lanka, au Bangla Desh. Et en Tunisie. «Mes pensées aujourd’hui vers tous mes amis parisiens et tunisiens vivant à Paris», lit-on sur l’un de ces messages de sympathie. Comme en janvier, après les attentats de Charlie Hebdo, des drapeaux tunisiens figurent en bonne place parmi les témoignages de la place de la République, au milieu des fleurs, des bougies, des messages et des poèmes.
Outre l’étroitesse des relations entre les deux pays (quelque 700.000 citoyens tunisiens qui ont souvent la double nationalité sont installés dans l’Hexagone), les Tunisiens se sentent évidemment très concernés par le terrorisme après les attentats du Bardo le 21 mars (21 morts), de Sousse le 26 juin (39 morts) et celui contre un bus de la garde présidentielle à Tunis (12 morts).
Deux Tunisiennes, originaires de Menzel Bourguiba, figurent parmi les victimes de Paris: Houda Ben Khalifa Saadi, née en 1980 et Halima, sa sœur cadette d’un an, tuées au restaurant La Belle Equipe, rue de Charonne. Avec l’un de leurs frères, Khaled, elles étaient venues célébrer l’anniversaire de Halima, décédée de ses blessures, quand Houda est morte sur le coup, touchée de plusieurs balles. Mère de deux petits garçons de 6 et 3 ans, Halima vivait au Sénégal où elle était mariée à un proche conseiller du président sénégalais, Macky Sall. Sa sœur habitait Paris.
«Ceux qui ont fait ça ne peuvent pas se revendiquer de la religion. Dans la famille, tout le monde travaille, on a toujours donné une belle image de l'intégration. Et eux, les terroristes, ils foutent tout en l'air», a raconté au Parisien Béchir, un second frère de Houda et Salima. Un troisième, Abdallah, craint les amalgames : «Ces djihadistes ne représentent pas la religion musulmane», a-t-il expliqué au quotidien.
Le témoignage de Khaled et Abdallah sur iTélé