L’agence tunisienne TAP l’a annoncé : deux chamelons (petits du chamelon ou du dromadaire), conçus par insémination artificielle, viennent de naître en Tunisie. Une première dans le pays.
TAP ne précise pas comment se portent bébés et mamans chamelons…
L’agence a seulement précisé que l’opération avait été menée par le très officiel Institut des régions arides de Médenine (sud du pays) et son laboratoire Elevage et faune sauvage, en lien notamment avec le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). Et ce «au terme de plusieurs années de recherche, dans le but de maîtriser la reproduction de l’espèce», a indiqué le responsable du projet, Mabrouk Mouldi Seddik, cité par le site radioexpressfm.com.
L’affaire est, paraît-il, tout sauf simple en raison des «caractéristiques physiques de l’animal». Taux de réussite actuel de l’expérience : moins de 30 %. Sur sept chamelles inséminées, deux ont finalement donné naissance à un héritier (ou une héritière !).
Selon Mabrouk Mouldi Seddik, cette expérience devrait notamment permettre «d’unifier la période de reproduction, de réduire les maladies génétiques, d’améliorer le cheptel, d’augmenter son rendement».
L’expérience pourrait paraître anecdotique à des Français. Ce serait oublier que les grands camélidés, chameaux et dromadaires, représentent «pour les régions désertiques une ressource inestimable», rappelle le site du CIRAD. Animaux de bât, ils fournissent du lait, de la viande, du cuir, de la laine, du fumier. Même leurs os peuvent être utilisés pour remplacer l’ivoire.
Le labo Elevage et faune sauvage n’en est pas à son premier succès scientifique. La Presse nous apprend ainsi qu’en 2004, il avait «avait réalisé avec succès une expérience de reproduction en captivité et d'insémination artificielle chez l'outarde», oiseau échassier «au corps massif, à pattes fortes et à long cou» (Le Petit Robert).
Il s’agit apparemment de l’outarde houbara, espèce menacée en Tunisie. Un volatile dont les «beaux yeux noirs ont été chantés par les poètes à l’image de ceux des gazelles», rapporte leaders.com... L’un des responsables de la raréfaction de l’espèce serait… l’ancien dictateur Ben Ali «à l’origine de l’extermination de la faune sauvage dans le Sud tunisien», précise le site. Et ce dans la mesure où il avait autorisé «les émirs saoudiens à venir chasser» dans la région «dès février 1988».