Les chiffres officiels sont catastrophiques. Au premier trimestre 2015, les recettes touristiques de la Tunisie ont baissé de 6,8 % par rapport à la même période de 2014. Dans le même temps, les nuitées ont chuté de 10,7 %. L’attentat du musée du Bardo (22 morts, dont 21 touristes) à Tunis, le 18 mars 2015, est passé par là…
Pour autant, les statistiques de janvier-février s’étaient déjà révélées mauvaises avec -2,1 % de recettes (en dinars), et -8,6% de nuitées.
Le tourisme tunisien est un secteur clef de l’économie du pays : il représente 7 % du PIB et 12 % de la population active (près de 500.000 emplois). Un secteur en crise depuis la révolution de janvier 2011. Notamment en raison des multiples rebondissements de la crise politique et de la menace djihadiste grandissante.
Dans le même temps, l'activité touristique en Tunisie souffre de problèmes structurels : manque de diversité d’une offre centrée sur le balnéaire de masse, vétusté de certaines infrastructures…
Après l’attaque contre le Bardo revendiquée par le groupe Etat islamique, la saison estivale s'annonce difficile. Les autorités affirment que l’attentat n’a pas entraîné d’envolée des annulations de séjour. Mais le Syndicat national des agents de voyage français a constaté, lui, une chute de 60 % des réservations pour la Tunisie après le 18 mars.
Pour tenter de sauver les meubles, la ministre du Tourisme, Salma Rekik, a promis que les autorités allaient multiplier les mesures pour sécuriser le parc hôtelier, les aéroports, les sites...
Les Français représentent une part importante du tourisme tunisien : 720.000 d’entre eux sont venus dans le pays en 2014, contre 1,38 million en 2010, à la veille du renversement de la dictature de Ben Ali.
Pour tenter de les «reconquérir», la Tunisie devrait lancer une campagne de publicité intitulée TUNISIEMOIJYVAIS avec la participation, nous dit-on, de «personnalités». Le pays compte notamment profiter de la vague de solidarité qui a suivi l'attentat du Bardo.
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