Les observateurs ont souligné la grande réussite du scrutin législatif du 26 octobre 2014 en Tunisie. Mais les mêmes ont souligné que les files d’électeurs étaient moins nombreuses que lors du vote de 2011. Pourtant, selon les chiffres officiels, la participation a atteint 69%. Contre 52% il y a trois ans.
Conclusion : cette année, l'abstention atteindrait 31 % (contre 48 % il y a trois ans). A souligner que certains sondages prédisaient qu'elle battrait «des records»...
En apparence, le cru 2014 est donc meilleur. En apparence seulement car, souligne Le Figaro, «un million d'électeurs supplémentaires» (par rapport à 2011) se sont inscrits «en plus des 4 millions qui l'étaient d'office». Résultat : selon le quotidien français, «en trois ans, la Tunisie a donc perdu entre un million et un million cinq cent mille électeurs». Il n'est donc pas évident de se faire une idée précise de l'abstention.
Quoiqu'il en soit, si l'on en croit les sondages d'avant scrutin, ce phénomène toucherait principalement les jeunes de moins de 25 ans. Ceux-ci exprimeraient ainsi leur mécontentement ou leur indifférence.
En cause, souligne Jeune Afrique : l’inflation des listes (1300), «le faible renouvellement - et l'absence de créativité - des propositions politiques», ainsi que «le peu de confiance accordé aux partis». Mais aussi «la déception perceptible dans une population qui ne voit pas ses conditions de vie s'améliorer et qui s'est lassée des joutes partisanes, souvent stériles», ajoute Le Figaro.
Il n’en reste pas moins que ces élections ont été un modèle du genre. On a «le sentiment d’une victoire pour la démocratie et d’une garantie pour l’avenir», écrivait le site oumma.com... à l’issue du scrutin de 2011. Ne pourrait-on pas écrire la même chose pour le scrutin de cette année?