Avec la crise que connaît le pays et la menace djihadiste, les visiteurs, notamment français, se font moins nombreux.
Fin septembre, l’assassinat du Français Hervé Gourdel en Algérie a incité le site internet du Quai d'Orsay, en général très bien fait, à recommander aux touristes de faire preuve de «vigilance renforcée» dans le pays limitrophe qu’est la Tunisie. Le ministère des Affaires étrangères déconseille ainsi de voyager dans certaines régions de l’est et dans le sud tunisien.
D’une manière générale, il donne aux Français qui doivent circuler dans le pays les recommandations suivantes : «Informez-vous autant que possible sur l’état du parcours que vous comptez emprunter. En cas de contrôle et s’il vous est demandé de faire demi-tour, obtempérez. Signalez votre déplacement à vos amis et contacts. Évitez les sorties dans les zones isolées, surtout de nuit. Les déplacements dans les zones frontalières et désertiques sont formellement déconseillés». Des conseils qui, il faut l’avouer, ne sont pas forcément faits pour rassurer…
Apparemment, en ce début d’automne et pour les vacances de la Toussaint, ces conseils ont été entendus par les touristes français. Conséquence : «les opérateurs enregistrent entre 15% et 50% d'annulations sur les pays du Maghreb», surtout la Tunisie et le Maroc, estimait début octobre le syndicat des voyagistes Seto, cité par l’AFP.
D’une manière générale, depuis la révolution de 2011, les visiteurs français se font nettement plus rares en Tunisie. Ils étaient 1,4 million en 2008. Et pour la période de janvier à fin octobre 2014, quelque 650.000 d’entre eux seulement ont traversé la Méditerranée. Dans le même temps, les touristes britanniques (+3%), allemands (+2%) et italiens (+2%) sont venus plus nombreux.
Le phénomène est catastrophique pour l’économie tunisienne. Selon les chiffres officiels, l’activité touristique représente 7% de son PIB et 400.000 emplois (sur 11 millions d’habitants).
Mais cette mauvaise situation n’est peut-être que conjoncturelle. Notamment en raison de l’évolution politique à Tunis. Réputé prudent, le site du ministère des Affaires étrangères signale que «la transition démocratique et la stabilisation de la situation politique et sécuritaire en Tunisie créent un contexte favorable aux projets de déplacements touristiques ou professionnels dans le pays».
De plus, «le danger évolue selon l'endroit où on se trouve. Selon qu'on soit à Tunis ou en treck dans le sud du pays, ce n'est pas la même chose. Nous appelons surtout à faire preuve de bon sens», précise un porte-parole du «Quai», cité par le site Métronews. Du bon sens avant toute chose…
(20 h de France 2, 8-10-2014)
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