Elections tunisiennes : comment s’y retrouver dans la jungle des listes ?

Affiches électorales sur un mur de Tunis, près du palais du gouvernement, quelques jours avant le scrutin historique du 23 octobre 2011... (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)

13.000 personnes, inscrites sur près de 1320 listes, en lice pour obtenir les suffrages de 7 millions d’électeurs… Dans ce contexte, les citoyens tunisiens, qui doivent élire une nouvelle Assemblée le 26 octobre 2014, n’ont pas forcément la partie facile.


A Kairouan (centre), ce sont pas moins de 61 listes qui s’affrontent, comme le montre ce tweet…


Dans cette ville, en 2011, les électeurs avaient placé en tête le parti islamiste Ennahda. «Mais la pléthore de listes crée la confusion chez les électeurs de la ville», révèle un reportage du point.fr. Il faut dire que se coltiner les affiches et les programmes de 61 listes, faut franchement vouloir… Il y a là tous les ingrédients pour décourager les bonnes volontés ! Et inciter à l’abstention.

Alors, contre l’indécision, des initiatives issues de la société civile se mobilisent notamment sur internet pour aider les électeurs à y voir plus clair dans les choix essentiels qu’ils vont avoir à faire pour leur pays.

Un exemple : le site lecomparateur.tn (avec un slogan : «comparer avant de voter») qui vise donc, comme son nom l’indique, à comparer. Un observateur étranger, comme c’est le cas de l’auteur de ce blog, ne peut qu’admirer un tel travail, tant au niveau éditorial qu’ergonomique.

Deux autres sites peuvent être consultés avec profit : ikhtiartounes.org et dlilek.tn, signale huffpostmaghreb. Là encore, un gros travail. Mais la consultation de ces sites est parfois un peu complexe…

Sans de tels guides, l’électeur peut se sentir un peu perdu. Et ce n’est pas franchement le moment… Selon une étude de l’excellent Pew Research Center américain, citée par HuffPost Maghreb, «alors qu'en 2012, 63% des Tunisiens préféraient la démocratie à tout autre système de gouvernement, le chiffre est descendu à 48% deux ans plus tard». Evidemment, de tels chiffres valent ce qu’ils valent. Mais ils n’en sont pas moins révélateurs d’une situation préoccupante… On n’est plus à l’euphorie du scrutin du 23 octobre 2014, le premier scrutin libre de l’Histoire du pays.

Comme disait Churchill en 1947 : «La démocratie est la pire forme de gouvernement, à l'exception de toutes les autres déjà mises en œuvre dans le passé» («Democracy is the worst form of Government except all those other forms that have been tried from time to time»). La Tunisie est particulièrement bien placée pour le savoir !

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Publié par Laurent Ribabeau Dumas / Catégories : Non classé