Dates d'élections en Tunisie et héros tunisiens en France

Une fillette tient un drapeau tunisien alors que des citoyens tunisiens attendent pour pouvoir remplir leur devoir électoral à Tunis le 23 octobre 2011. Il s'agit des premières élections libres organisées dans le pays. (AFP - Saleh Habibi)

L’Instance supérieure indépendante pour les élections propose que les prochaines élections législatives aient lieu le 26 octobre 2014. Elles seraient suivies par un scrutin présidentiel, avec un premier tour le 23 novembre, et un éventuel second tour le 28 décembre.

Un accord en ce sens était intervenu le 13 juin entre les différents partis politiques tunisiens après des mois de négociations. L’ordre des élections a fait l’objet d’âpres discussions.

Reste maintenant à l’Assemblée nationale constituante à adopter ce calendrier.

La prochaine campagne électorale devrait être largement dominée par le parti islamiste Ennahda et la formation «laïque» Nida Tounès. Le premier avait remporté en octobre 2011 les premières élections libres de la Tunisie après la chute de la dictature Ben Ali. En janvier 2014, fortement contesté, Ennahda a été contraint de laisser la place à un gouvernement intérimaire dirigé par Mehdi Jomaa.

Si aucune majorité claire ne se dégage, Nida Tounès serait ouvert à la formation d’une coalition de gouvernement avec les islamistes, avait déclaré en mars son leader, Beji Caid Essebsi, âgé de 88 ans, chef de gouvernement après la chute de Ben Ali et ancien ministre de Bourguiba. Mais lors d’une rencontre en mai avec des journalistes étrangers, il est resté plus évasif en expliquant que «ce sera aux électeurs de décider et nous n’avons aucune position a priori». Tout en ajoutant, de manière lapidaire : «Ce qui nous sépare de ces gens-là (Ennahda), c’est 14 siècles»

Pour sa part, le patron d’Ennahda, Rached Ghannouchi, a estimé que le pays avait besoin d’un gouvernement de large consensus pendant les cinq prochaines années pour asseoir solidement les institutions démocratiques. Il a même déclaré que son parti ne mettrait «pas de véto» pour que Mehdi Jomaa poursuive son actuelle mission.

Parmi les candidats probables à la présidentielle, sont souvent cités les noms de Beji Caid Essebsi, du président sortant Moncef Marzouki, du président du Parti républicain Nejib Chebbi et de Hachmi Hamdi, président du parti Tayar Al Mahaba. Ennahda n’a pas encore annoncé quel serait son candidat.

Lire : Béji Caïd Essebsi tombe-t-il «dans le piège de l’isolement» ?

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L'héroïsme de deux Tunisiens en France

Des pompiers, grimpés sur des échelles tentent de lutter contre un incendie qui a pris naissance dans un appartement d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) le 7 juin 2014. Le drame a provoqué la mort de trois personnes. (AFP - Joël Estienne)

Des pompiers, grimpés sur des échelles tentent de lutter contre un incendie qui a pris naissance dans un appartement d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) le 7 juin 2014. Le drame a provoqué la mort de trois personnes.(AFP - Joël Estienne)

La préfecture de Seine-Saint-Denis en France a régularisé à titre exceptionnel deux jeunes Tunisiens sans papiers : ces derniers avaient aidé à sauver plusieurs personnes lors d’un incendie qui fait trois morts, début juin à Aubervilliers. Un drame causé par un enfant de 12 ans qui a reconnu avoir mis le feu à une poussette avec des allumettes.

Mohssen Oukassi, l'un des deux sans-papiers régularisés, s'est dit ravi. «Maintenant, je vais soigner ma jambe», brûlée dans l'incendie, puis «chercher du travail», a-t-il expliqué.

Originaire de Bizerte (nord), ce soudeur mécanicien de 27 ans raconte être arrivé en avril 2013 en France, après un passage par l'Espagne puis l'Allemagne. Et y être resté à l'expiration de son visa. Cette régularisation, «c'est le virage de ma vie», a-t-il déclaré à francetvinfo.fr. «La loi me connaît, je vais pouvoir faire comme les Français maintenant : trouver un travail, un logement, me marier, avoir des enfants», ajoute-t-il.

De l'incendie, il se rappelle avoir eu le réflexe de frapper aux portes des voisins et de leur crier de ne pas descendre pour ne pas tomber dans le piège des flammes. Un pull sur le visage pour se protéger, «étage par étage, on a sauvé des gens, on n'a pas réfléchi à ce qu'on faisait», a-t-il relaté. Avec plusieurs habitants, ils avaient finalement pu s'en sortir en passant par l'échafaudage de l'immeuble, en réfection. Mohssen Oukassi, qui n'a pas d'attaches familiales en France vit désormais dans un foyer du sud de Paris.

Son compatriote, Mohamed Khardeni, 28 ans, était arrivé en février 2011 en France où il a un frère.

Publié par Laurent Ribabeau Dumas / Catégories : Non classé