Des caches d'armes de plus en plus nombreuses en Tunisie...

Un modèle de Kalachnikov, type d'arme figurant dans les caches retrouvées en Tunisie (AFP - Eric Beracassat)

«Les découvertes de caches d’armes deviennent quotidiennes», rapportait le 27 février 2013 le journal en ligne tunisien directinfo. Quotidiennes ou presque…

 «Ces armes ont circulé de bout en bout de la Tunisie et se retrouvent un peu partout dans le pays dans des magasins de stockage, et en formats plus modestes, dans des habitations et même dans les mosquées», selon le site.

 Le mardi 26 février, «un véhicule rempli d’armes et de munitions a ainsi été intercepté» sur une route» du cap Bon, à quelques dizaines de km de Tunis, «par les autorités locales, lors d’une patrouille routinière», rapporte Tuniscope. «Les deux passagers à bord du véhicule ont pris la fuite mais l’un deux a été identifié et appartiendrait, selon Assabah News (un site arabophone, NDLR), à un groupe extrémiste», précise le site. Selon Shemsfm.net, le propriétaire du véhicule, qui transportait en fait «des munitions et des douilles utilisées », serait «un Tunisien vivant à l’étranger (Italie)».

Toujours le 26 février, dans la soirée, «des unités sécuritaires spécialisées ont saisi (…) trois fusils, quatre mitraillettes de type AK-47 (Kalachnikov), des appareils pouvant provoquer un choc électrique, deux grenades et près de 300 balles, dans un appartement situé à Bab El Khadra dans la capitale», rapporte le site africanmanager.

Dans la nuit du 20 février au 21 février, «des dizaines de roquettes RPG, des Kalachnikovs, des munitions et des explosifs» ont été saisis à Mnihla, au nord de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur tunisien, Ali Laarayedh, devenu depuis chef du gouvernement. Treize suspects ont été interpellés et une importante quantité d’armes blanches en leur possession saisies dans un quartier populaire considéré comme un bastion des salafistes jihadistes.

D’autres caches avaient été retrouvées au cours des mois précédents. Cette prolifération d’armes est «attribuée à la dispersion des anciens arsenaux du colonel Kadhafi», observe Le Monde. Le sud du pays est devenu une zone de contrebande et de trafics. «Tout déplacement dans le Grand Sud saharien est à proscrire», conseille le site du ministère français des Affaires étrangères.

Tout aussi inquiétant, les affrontements entre des forces de l’ordre et des salafistes, comme à Sidi Bouzid en février. En décembre, l’armée avait pourchassé pendant une dizaine de jours des combattants islamistes présumés à la frontière algérienne. Dans le même temps, elle avait annoncé l’arrestation de 16 membres d’un réseau lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Il y a les affrontements. On parle aussi de camps d’entraînement…

Le 19 décembre 2012, Ali Laarayedh avait ainsi évoqué l’existence d’un tel site. «Nous avons découvert un groupe terroriste lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique dans un camp d'entraînement dirigé par trois Algériens proches du chef d'AQMI, Abou Moussab Abdel Wadoud», dans la région de Kasserine (300 km au sud-ouest de Tunis), avait-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Selon lui, ce groupe, appelé «Phalange Okba Ibnou Nafaâ» s'active dans l'embrigadement et l'enrôlement de jeunes islamistes extrémistes pour les entraîner militairement dans des camps d'Aqmi en Algérie et en Libye. La plupart des armes et munitions saisies proviennent de Libye, avait dit le ministre, faisant également état de financements en provenance d’Algérie et de Libye.

La «Phalange Okba Ibnou Nafaâ» a pour objectif de mettre sur pied «une organisation jihadiste capable de mener des actions violentes afin d'imposer la Charia» (loi islamique) en Tunisie, avait encore précisé Ali Laarayedh.

A lire
L'arsenal des armes saisies à Mnihla
Tunisie: les découvertes de caches d'armes se multiplient

Publié par Laurent Ribabeau Dumas / Catégories : Non classé