La situation s'est calmée à Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, après une manifestation d'ouvriers le 26 juillet 2012 qui a secoué cette ville du centre-ouest du pays. Ceux-ci protestaient contre le non-versement de leurs salaires.
Des dizaines d'ouvriers avaient attaqué le 26 juillet le siège du gouvernement et la police avait procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes pour les repousser. Aucun blessé n'a été signalé.
Privés de salaires depuis plusieurs semaines, ils ont d'abord réclamé leur dû pacifiquement avant de protester violemment.
Soutenus par les habitants, ils ont mis à sac le local du parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement. Ils ont aussi tenté d'incendier le gouvernorat (préfecture) à l'endroit même où un vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, s'était immolé par le feu le 17 décembre 2010 pour protester contre la saisie de sa marchandise. Son suicide est à l'origine du soulèvement qui a conduit à la révolution tunisienne du 14 janvier 2011.
Le ministère de l'Intérieur a confirmé les violences mais démenti que la police ait procédé à des tirs de sommation. De son côté, Ennahda a accusé «un groupe de manifestants téléguidés par des partis politiques» sans préciser lesquels.
Le gouvernement a réagi très rapidement. Dès le 27 juillet, les ouvriers ont commencé à percevoir leurs salaires. Les autorités avaient fait parvenir d'urgence de l'argent liquide à Sidi Bouzid. Des responsables locaux ont dit vouloir mettre en place un paiement par mandat postal électronique.
La Tunisie est confrontée à un grave problème de chômage. Depuis le départ de l'ancien dictateur Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier, le nombre de sans emplois est passé de 14 % à plus de 18 %. Si l'on en croit les chiffres officiels, le phénomène touche plus de 750.000 personnes. Dont 200.000 étudiants.