Tunisie: quand le tourisme repart

A Carhage, à quelques kilomètres de Tunis la blanche...

L'activité touristique, qui fait vivre 20 % de la population tunisienne, va mieux. Sur les quatre premiers mois de l'année 2012, on a dénombré une hausse de plus de 50 % des entrées de visiteurs étrangers. Alors qu'en 2011, la fréquentation du pays avait chuté de 60 %.

«Aider la Tunisie, c'est y aller. Aimer la Tunisie, c'est y retourner», proclame un appel lancé par 100 personnalités françaises de tous les horizons, notamment les politiques Alain Juppé, Bertrand Delanoë, Hervé Novelli, le chanteur Julien Clerc, les chefs Alain Passard et Guy Savoy, l'animateur de France 2 Michel Drucker... Il faut dire que le pays possède des atouts exceptionnels: des villes comme Tunis, Kairouan et Monastir, des sites archéologiques extraordinaires (Carthage, El Jem, Dougga, Kerkouane...), le Sud désertique, 1300 kilomètres de plages avec des stations balnéaires bien équipées...

Le secteur touristique est essentiel pour l'économie tunisienne: il fait vivre deux millions de personnes et représente entre 7 et 10 % du PIB. Avec la révolution du 14 janvier 2011, l'activité a connu un gros recul. Aujourd'hui, elle retrouve des couleurs. Pour autant, la fréquentation reste inférieure de 30 % à ce qu'elle était en 2010.

Les nouvelles autorités tunisiennes tentent donc de conserver ou de reconquérir ses marchés traditionnels, notamment en Europe: France (en recul), Espagne, Allemagne, Belgique, Russie... Mais aussi au Proche-Orient. Elles doivent donc s'efforcer de rassurer les visiteurs potentiels qui peuvent notamment être effrayés par les violences salafistes. «Il faut rester vigilant, nous prenons toutes les mesures de sécurité. Mais comme partout, il y a toujours un risque d'acte isolé», assure le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, membre d'Ettakatol, parti de centre-gauche.

Dans le même temps, le fait que le gouvernement soit dirigé par le parti islamiste Ennahda peut susciter la méfiance de visiteurs occidentaux. Confronté à une économie en grande difficulté et à une situation politique tendue, celui-ci tient à faire savoir que son message religieux n'est pas incompatible avec le mode de vie de touristes européens en vacances. Le réalisme et le pragmatisme avant toute chose...

Le tourisme en Tunisie

France 2, 7-7-2012 (rédactrice : Fanny Stenneler; JRI: Chloé Cormery)

Publié par Laurent Ribabeau Dumas / Catégories : Non classé