Agrandi et rénové après des années de travaux, le musée du Bardo à Tunis, célèbre pour son exceptionnelle collection de mosaïques, a ouvert vendredi 18 mai sa nouvelle aile et présenté de nouvelles pièces.
Unique par la richesse de ses collections, qui couvrent la Préhistoire, les époques phénicienne, punique (Hannibal…), numide (ancien royaume berbère avant Rome), romaine, chrétienne et arabo-islamique, le musée tunisois a doublé sa surface d'exposition (au total 23.000 m2). Il a aussi réorganisé la présentation.
«Le Bardo est le navire amiral de notre patrimoine, mais il est aussi mal connu des Tunisiens. Nous voulons attirer davantage le public national, et nous avons réorganisé les salles pour présenter un parcours chronologique et didactique», explique le conservateur du Bardo, Taher Ghalia. Parmi les pièces maîtresses de la collection, «Le triomphe de Neptune», une mosaïque monumentale du IIe siècle, de 13 mètres sur 8. Autrefois au sol, elle a été accrochée sur le mur du nouveau hall d'entrée pour accueillir les visiteurs, devenant la plus grande mosaïque verticale du monde.
«Rien que pour cela, cela valait la peine», se félicite le conservateur. Celui-ci est également très fier de présenter «la Joconde» de son musée, une mosaïque intitulée «L'alcôve de Virgile», qui représente le poète écrivant l'Enéide, entouré de ses muses.
Le chantier de la rénovation du Bardo a été lancé en 2003, les travaux ont commencé en 2009. Il s'inscrit dans le cadre d'un projet de rénovation du patrimoine tunisien en collaboration avec la Banque mondiale. «Pour le Bardo, le coût a été de 10 millions d'euros, ce qui est très raisonnable: cela représente un cinquième des sommes habituellement consacréesà ce genre de projet», souligne Chantal Reliquet, responsable de la Banque mondiale.
Le musée est installé dans un palais des beys (princes ou hauts fonctionnaires), construit au XIXe siècle durant la période ottomane. Il accueille des centaines de milliers de visiteurs (le pic de fréquentation a été de 600.000 personnes en 2005). En 2011, année de la révolution, seules 100.000 personnes ont visité le Bardo, mais la fréquentation remonte depuis quelques mois, selon Taher Ghalia.
L'inauguration officielle du musée avec toutes les nouvelles salles (certaines sont encore fermées au public) aura lieu en juillet.
(Avec AFP)