Lundi matin en finissant de préparer mes reportages sur les eurosceptiques en Allemagne, je tombe sur un article qui évoque la possibilité que les néonazis du NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschlands) entrent au Parlement européen. En effet, mi-février la cour constitutionnelle a décidé de supprimer le seuil de 3% des suffrages nécessaire pour avoir un siège d'eurodéputé. Du coup, même crédités d'1,3% des voix, ils peuvent prétendre à un siège. Ce n'est pas grand chose mais ça tombe dans l'angle du blog, donc je vais essayer de les rencontrer.

Début de la galère. Sur leur site internet, pas d'agenda des évènements du parti, pas d'adresse. Un boîte postale comme toutes coordonnées. Il y a pourtant bien un programme spécifique à ces élections européennes (lien en allemand), et une tête de liste désignée : Udo Voigt. En passant par la section NPD de Berlin, je finis par trouver les coordonnées d'un responsable presse. Qui me demande d'écrire un mail détaillé. Mais qui ne rappelle pas. Puis qui est sur répondeur. Puis qui va faire en sorte qu'on me rappelle. Qui rappellera plus tard. Encore sur répondeur.

Pour en avoir le coeur net, et éventuellement écrire un article sur leur campagne fantôme - peu d'affiches visibles contrairement aux autres, pas de meetings, pas de rendez-vous aux journalistes - je décide d'aller, accompagnée de ma fixeuse-traductrice, au siège du parti, en banlieue de Berlin. Malgré les avertissements de quelques Français en Allemagne, qui nous ont rappelé que les néonazis n'étaient pas tendres avec les journalistes. On a d'abord cru tomber sur un QG abandonné mais la première porte blindée a cliqueté quelques secondes après que l'on a sonné. Et un jeune militant nous a ouvert. Finalement, nous avons pu passer une heure avec eux, et interviewer le vice-président du NPD. Le reportage est à lire ici.

C'est terminé pour les aventures outre-Rhin. Merci à Marlène Goetz pour son aide précieuse et ses traductions.

Prochaine étape : l'Italie !