Le blog Trans'Europe Extrêmes se rend pendant la campagne des élections européennes dans cinq pays où la droite populiste et europhobe est en plein essor. Troisième étape : l'Allemagne. Portrait-robot des anti-européens du champion de l'Europe.
Population : 81,89 millions d'habitants
Date d'adhésion à l'Union européenne : 1957 (membre fondateur)
Taux de chômage : 5,1%
Revenu moyen par habitant : 19 043 euros contre 19 995 en France et 14 811 en moyenne en Europe.
A gros traits : Angela Merkel est la figure honnie par les anti-européens de tous bords, accusée de construire une union politique et monétaire sur-mesure pour l'Allemagne. Fondé en juin 2013 autour d'une virulente critique de l'euro, Alternative Für Deutschland a très vite frappé à la porte du Bundestag, frôlant les 5% nécessaires pour y entrer, quelques mois à peine après sa création. Rejoint en janvier par l'ancien "patron des patrons" allemand Hans-Olaf Henkel, l'AFD devrait remporter six sièges selon les sondages qui lui attribuent 6,5% des voix. Le parti néonazi Nationaldemokratische Partei Deutschlands prétend lui à un siège.
A la rencontre de qui allons-nous ? Alternative Für Deutschland. Quelques semaines après son succès aux législatives, le parti est traversé par des dissensions internes sur la ligne à tenir, lorgnant plus ou moins sur son extrême-droite. Mais il reste un acteur de la politique allemande regardé avec intérêt. Les candidats du parti enchaînent les meetings n'hésitant pas à faire le grand écart entre problématiques locales (devenir du quartier de l'ex-aéroport Tempelhof à Berlin, reconverti en parc) et conférences économiques techniques sur l'euro.
Catégorie : Anti-monnaie unique, nationaliste et ovni politique. "C'est un parti très curieux, de type nouveau", abonde Patrick Moreau, chercheur à l'université de Strasbourg et spécialiste de l'euroscepticisme. "Crée par une partie de l'élite économique et universitaire contre la monnaie unique, il a été rejoint voire infiltrés par des gens venus de l'extrême-droite, et peine à définir une ligne claire sur les questions autres que l'euro", décrypte-t-il.
Parcours : Le parti n'a pas encore de troupes, ni de bastions, mais déjà des leaders qui s'écharpent. J'irai donc en rencontrer un certain nombre afin de comprendre dans quelle direction ils souhaitent emmener le parti et ce qu'ils ont perçu des désirs et inquiétudes de leurs électeurs. Je suivrai aussi, toujours à Berlin, un de leur happening organisé à l'occasion de la venue de José Manuel Barroso, ainsi qu'une de ses candidates aux européennes en réunion de quartier.