Le blog Trans'Europe Extrêmes se rend pendant la campagne des élections européennes dans cinq pays où la droite populiste et europhobe est en plein essor. Après la Finlande, le Royaume-Uni et l'Allemagne, quatrième étape : l'Italie.

Population : 60,9 millions d'habitants

Date d'adhésion à l'Union européenne : 1957 (membre fondateur)

Taux de chômage : 12,7%

Revenu moyen par habitant : 15 972 euros contre 19 995 en France et 14 811 en moyenne en Europe.

A gros traits : Pays parmi les plus europhiles en 2001, membre fondateur au même titre que la France, l'Italie voit grossir les rangs de deux mouvements populistes qui battent le rappel contre Bruxelles : le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo et la Ligue du Nord. C'est avec cette dernière que le Front national français se verrait bien former une alliance à Bruxelles et Strasbourg, même si Marine Le Pen a aussi tendu la main à la révélation des élections de février 2013. L'Italie est aussi une bonne illustration des régionalismes qui tiraillent plusieurs pays d'Europe, Belgique, Pays-Bas et Espagne en tête.

A la rencontre de qui allons-nous ? La Ligue du Nord pour l'indépendance de la Padanie, dite Ligue du Nord pour simplifier, créée en 1989 et membre de la coalition gouvernementale à plusieurs reprises depuis 2001. Populiste et indépendantiste, elle est très implantée dans la partie la plus riche de l'Italie et donnée à 5,3% des intentions de vote. La Ligue du Nord obtiendrait donc quatre sièges au Parlement européen. Mais elle est concurrencée sur ses propres terres par le Mouvement 5 étoiles crédité de 25,4% des intentions de voix et 21 sièges. En octobre, son leader Beppe Grillo a pris un nouveau virage en agitant l’épouvantail des immigrés-qui-volent-le-travail-des-Italiens pour draguer un peu plus les abstentionnistes et l’électorat de la Ligue du Nord.

Catégorie : Populiste, régionaliste et xénophobe pour la Ligue du Nord. Populiste et attrape-tout pour le Mouvement 5 étoiles. Selon Marc Lazar, sociologue spécialiste de la vie politique italienne, dans un contexte d'austérité et de rejet de "l'Europe allemande", "les premiers séduisent un électorat populaire ouvrier dans les petites villes et les petits commerçants qui paradoxalement ne vivent que de l'exportation de leur production en Europe". Leur électorat est très localisé dans le Nord de la botte. Les seconds, eux, disposent d'un électorat homogène sur tout le territoire, caractérisé par sa jeunesse et son haut niveau d'éducation.

Parcours : Lundi, je rejoins la caravane itinérante de la Ligue du Nord à Padoue, d'où nous allons jusqu'à Vittorio Veneto, près de Trévise. Un "débat contre l'euro" y est organisé. Je suivrai encore un peu les candidats en campagne dans le Frioul avant d'aller à un meeting du Mouvement 5 Etoiles à Bergame. Mais aussi, au gré du périple, je rencontrerai leurs électeurs dans les villes et villages bastions de l'un ou l'autre de ces deux partis eurosceptiques.