Le 31 mai minuit, c'était la date butoir donnée par la direction de PSA aux grévistes d'Aulnay. Moyennant un bonus de 20 000 euros à ajouter aux indemnités prévues par le PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) ils pouvaient quitter l'usine sans attendre la fin de l'année.
Ainsi vendredi à 14h37, une centaine d'ouvriers ont franchi pour la dernière fois la grille de l'usine à la porte numéro 3.
Parmi eux Carlos et Belaïd. Ils ont passé respectivement quatorze et onze ans à monter des voitures. "Je suis en train de me déchirer à l'intérieur, mais je ne veux pas le montrer, je ne veux pas pleurer" explique Belaïd. Carlos, lui une corde de pendu autour du cou, est très fier d'avoir fait quatre mois de grève : "Ce qui va me manquer énormément ce sont mes camarades" confie-t-il. En effet, pendant dix huit semaines, des solidarités se sont nouées entre des ouvriers qui ne se connaissaient pas forcement avant.
Alors, beaucoup avaient le coeur gros, vendredi après-midi, en franchissant la grille. Il y avait ceux qui partaient pour toujours et ceux qui vont rester encore un peu. En attendant 2014 et la fin de l'histoire.