Printemps, été, automne, Fifa, hiver. Comme chaque année depuis dix ans, Electronic Arts livre à la fin septembre son nouvel opus de sa simulation star de football. Et comme chaque année, c'est un carton assuré. L'an dernier, Fifa 18 s'est ainsi vendu à 24 millions d'exemplaires dans le monde. Rien qu'en France, la série caracole en tête des jeux vidéo les plus vendus depuis quatre ans.
Pourtant, le jeu ne propose pas chaque année des innovations spectaculaires. Et contrairement à des sagas comme Assassin's Creed ou Call of Duty, il ne peut pas proposer des changements d'environnement, d'histoire ou d'époque pour se renouveler. Mais EA Sports a d'autres cartes dans sa manche pour nous pousser à craquer pour cette franchise, dont le nouvel opus, Fifa 19, est sorti le 28 septembre 2018 sur consoles et PC.
En se payant de nouvelles licences
"Ce sont les meilleures équipes, Sie sind die allerbesten Mannschaften The main event..." Ah, que ces douces paroles et cet air entêtant réjouissent tous les fans de football et ceux désormais de Fifa. Car si la Ligue des champions a fait son retour depuis septembre les mardis et mercredis soir, elle débarque aussi cette année dans Fifa 19. Après plusieurs saisons passées dans le giron de PES, la C1, ainsi que sa petite sœur la Ligue Europa, ont été transférées à coups de gros billets chez EA.
Et c'est loin d'être un détail cosmétique tant ces deux compétitions renforcent l'immersion dans ce nouvel opus surtout lorsqu'on se lance dans une carrière sur plusieurs saisons. Quoi de mieux en effet que d'entendre cette petite musique pour la première fois quand on a passé plusieurs saisons à s'extirper de la seconde division avec Lens pour enfin disputer les joutes européennes. Frissons garantis.
En mettant à jour les effectifs (et les stats des joueurs)
C'est sûrement l'une des armes imparables d'Electronic Arts pour nous faire dépenser chaque année 70 euros. Car chaque nouvel opus de Fifa livre aux fans les effectifs complets et mis à jour des équipes après le mercato estival. Un bonheur pour qui souhaite jouer avec les dernières recrues de son club sans avoir à se coltiner d'interminables modifications manuelles dans les effectifs (les anciens fans de PES sur PS2 ou Xbox 360 savent de quoi je parle). Sans oublier que Fifa a le bon goût de proposer une immense base de données de jeunes joueurs prometteurs encore inconnus du grand public que n'importe quel fan passera des heures à chercher dans des championnats obscurs pour dénicher le nouveau Messi ou Neymar (les plus feignants se rendront directement sur Sofifa).
Mieux, Fifa ajuste chaque année les statistiques des joueurs en fonction de leurs performances au cours de la saison pour mieux coller à la réalité. De quoi voir ainsi les notes de Mbappé exploser par exemple après son Mondial XXL et surtout susciter les réactions souvent drôles des joueurs pro IRL quand ils découvrent leurs notes dans le jeu.
En écoutant les critiques
Malgré son carton annuel et son statut de meilleur simulation de foot, Fifa échappe rarement aux critiques. Le précédent opus s'est ainsi fait tacler pour sa physique de la balle parfois fantaisiste, ses gardiens aux attitudes erratiques et ses largesses défensives qui permettaient aux fusées comme Ronaldo, Neymar ou Mbappé d'enfoncer votre arrière-garde en toute simplicité.
L'équipe d'EA Sport s'est donc attelé dans Fifa 19 à gommer ces soucis avec plus ou moins de réussite. Les gardiens offrent ainsi un peu plus de sécurité, même s'ils gardent malheureusement cette fâcheuse tendance à être battus quasi-systématiquement sur les frappes enroulées. En revanche, ce nouvel opus met un peu plus l'accent sur les phases défensives, notamment au milieu de terrain, où les contacts sont beaucoup plus physique que sur Fifa 18. Dans le même ordre d'idées, l'inertie des joueurs a été un poil accentué ce qui permet d'offrir de véritables duels entre avant-centres et défenseurs. Reste qu'EA se montre encore trop conservateur et rechigne toujours à baisser la vitesse du jeu pour gommer ce côté arcade. Un défaut d'autant plus gênant que son rival historique, PES 19, a réussi depuis deux ans à franchir ce cap.
En proposant de nouveaux modes de jeu
Certes, le foot, ce sont deux équipes de 11 joueurs qui s'affrontent et à la fin, c'est l'Allemagne la France qui gagne. Mais ce n'est pas suffisant pour faire un jeu vidéo. Et ça, Fifa l'a mieux compris que la concurrence. Après l'apparition des matchs à 5 contre 5 en ligne en 2008, du FIFA Ultimate Team en 2009, du mode aventure en 2016, la saga propose cette année encore de nouveaux modes de jeu pour prolonger le plaisir manette en main.
Si les modes FUT et aventure sont toujours présents (et bénéficient au passage de quelques nouveautés), EA s'est surtout penché cette année sur le mode "Coup d'envoi" pour le rénover de fond en comble. La base reste certes la même, à savoir des matchs en local contre l'IA ou des joueurs, mais tout un tas de nouvelles règles, sont désormais disponibles. Et si certaines sont plutôt classiques, comme les formats aller-retour, d'autres sont plus farfelues. Comme les matchs sans règles où tous les coups sont permis, ou encore ce mode de jeu où à chaque fois que vous marquez, l'un de vos joueurs sera exclu.
Stupide ? Oui. Pas réaliste ? Aussi. Mais surtout jouissif et fun. Un regret toutefois, ces modes de jeu ne sont pas disponibles en ligne.
En se faisant toujours plus beau
L'apparence, ça compte. Surtout quand il s'agit d'un jeu vidéo. Et dans ce domaine, EA parvient à garder une tête d'avance sur la concurrence en apportant un soin tout particulier aux graphismes de Fifa. Chaque année, le jeu semble gagner en finesse, surtout depuis 2016 et le passage sur le moteur graphique Frostbite Engine 3.
Tant est si bien que comme le relève Le Monde, "Fifa 19 est désormais plus beau, plus gratifiant pour les rétines qu’un match réel sur un stream de bonne qualité ; et sa mise en scène plus travaillée que les retransmissions de certaines chaînes spécialisées récentes, comme RMC Sport."