"Far Cry Primal" : comment la préhistoire redonne du sens au jeu

Un bond de 12 000 ans en arrière. Après avoir exploré les îles du Pacifique, l'Afrique ou le Népal, Ubisoft a décidé d'emmener le joueur à l'âge de pierre, avec Far Cry Primal, cinquième opus de sa licence de tir à la première personne (FPS) en monde ouvert. Avant même le premier coup de gâchette, le choix peut surprendre. Pourquoi accepter de troquer sa kalachnikov et son lance-grenade pour quelques bouts de bois et deux cailloux un peu pointus ? Ai-je vraiment envie d'entendre de drôles de personnages déblatérer dans une langue incompréhensible - créée spécialement pour le jeu - pendant plusieurs heures ?

Oui. Après une dizaine d'heures de jeu, il faut se rendre à l'évidence. Far Cry est un jeu bien plus crédible et jouissif en mode préhistorique.

Un héros enfin crédible

Un Far Cry commence toujours de la même manière. Votre héros échoue dans un nouveau monde, dont il deviendra vite le maître incontesté. Dans les volets précédents, cette histoire fut parfois très difficile à avaler : dans les épisodes 3 et 4, vous incarnez un jeune Américain - touriste ou étudiant - qui se transforme subitement en Rambo alors qu'il n'a jamais touché une arme à feu de sa vie. Primal propose un scénario un peu plus crédible : vous incarnez Takkar, un chasseur wenja séparé de sa tribu après une chasse aux mammouths qui a mal tourné. Il se retrouve dans le monde d'Oros, une contrée inconnue à conquérir.

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Des animaux à leur place

Depuis l'épisode 3, les animaux sauvages sont un élément incontournable du jeu. Féroces, sournois et surpuissants, ils harcèlent le joueur en permanence. Une omniprésence parfois un peu pénible : qui ne s'est jamais fait encorner par un rhinocéros alors qu'il préparait tranquillement une embuscade ? Dans Primal, il vous arrivera également d'être dévoré tout cru par un tigre à dents de sabre alors que vous ramassiez un peu de bois. Mais c'est normal : Takkar est exposé à de nombreux prédateurs particulièrement redoutables.

Moi, mon arc et mon léopard

Moi, mon arc et mon léopard.

Et ils ne seront pas toujours vos ennemis. A l'instar du tigre contrôlé dans quelques séquences de l'épisode 4, vous pouvez ici apprivoiser les prédateurs les plus féroces d'Oros. D'un simple clic de la gâchette, vous enverrez votre loup tailler les tribus adverses en pièces ou attraper ce yack qui tente de vous échapper. Les animations de cette partie du gameplay sont particulièrement réussies : vous pouvez caresser le loup, lui donner à manger... Quand il ne sert pas lui-même en becquetant les cadavres ennemis...

Un "crafting" cohérent

Apparu avec Far Cry 3, le "crafting" - la possibilité de fabriquer des objets avec les ressources récoltées un peu partout - était peut-être l'aspect le moins crédible du jeu. Le joueur était, par exemple, invité à dépecer des dragons de Komodo ou des requins pour se fabriquer un sac à roquettes. Dans Primal, ramasser un bout de bois et une pierre pour vous faire une lance vous paraîtra bien plus naturel. De même, cette fâcheuse habitude de dépecer tout ce qui ne bouge plus surprend moins chez un homme des cavernes que chez un touriste américain en goguette.

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 Des nuits belles et effrayantes

Dans les précédents opus, la nuit ne servait pas à grand-chose. Ici, vous vous surprendrez à hâter le pas pour trouver un abri avant que la pénombre ne vous enveloppe. D'abord parce que les nuits sont vraiment noires. Ensuite parce que le monde qui vous entoure change du tout au tout. Les cerfs et les chèvres ont disparu. Les prédateurs sont sortis de leurs tanières, et vous n'allez pas tarder à vous en rendre compte. Un peu plus loin, des yeux brillent dans la nuit : vous êtes cernés par les loups.

Une nuit dans la forêt

Une nuit dans la forêt.

Pas de panique. Le feu, qui a toujours été un élément graphique important de la licence, est dans Primal un accessoire indispensable pour passer la nuit ou affronter le froid des montagnes. Si vous avez de quoi l'allumer - un peu de graisse animale -, il vous permet de disperser les loups et de poursuivre votre route. Il ne faut toutefois pas en abuser : vous risquez de vous faire repérer par les tribus ennemies. D'ailleurs, la lueur d'une torche brille derrière les arbres.