Oubliez les hackers et les zombies. Du côté des séries télé, cette année 2016 sera celle de la musique. Avant The Get Down (le 12 août sur Netflix) de Baz Luhrmann (Gatsby le Magnifique), qui nous promet une plongée haute en couleur dans le Bronx du hip-hop naissant, du funk et du disco, Vinyl ambitionne de retracer l’histoire du rock dans le New York des années 1970.
Né il y a vingt ans dans la tête du chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger, le projet, d’abord cinématographique, s’est peu à peu mué en série télé, sous l’impulsion de Martin Scorsese, Terence Winter et Bobby Cannavale, la dream team déjà aux commandes de Boardwalk Empire.
Avant sa diffusion le 14 février sur la chaîne américaine HBO (et dès le lendemain sur OCS en France), Pop Up’ vous explique pourquoi cet ambitieux projet au pitch simplissime - l’histoire d’un patron de maison de disques à la recherche du tube qui sauvera son label -, est la série la plus excitante de l’année.
Parce que ça sent bon la "Scorsese's touch"
Avec l’ambition de transformer son idée en "film comme Casino, mais sur l’industrie musicale", Mick Jagger contacte le réalisateur Martin Scorsese. "Il possède de grandes connaissances musicales et a été un des premiers à vraiment utiliser la musique rock dans ses films", confiait récemment le chanteur des Rolling Stones à The Globe and Mail (en anglais). Un choix judicieux si l’on en croit les quelques bandes-annonces distillées par la chaîne HBO.
On y découvre avec joie la patte du réalisateur des Affranchis et du Loup de Wall Street. Aux manettes d’un pilote aux allures de long-métrage (deux heures !), Martin Scorsese semble étaler toutes ses marottes : une reconstitution historique très documentée qui sert de décor à une histoire frénétiquement contée par le personnage principal. Le tout enrobé dans un joli coffret de morceaux du meilleur du rock, des New York Dolls aux Stooges.
Parce que le vécu de Mick Jagger va faire la différence
L’ambition de Mick Jagger est énorme. Avec Vinyl, le leader des Stones veut retracer quarante ans de l’histoire de la musique à travers la destinée d’un patron de maison de disques. Une trame officielle enrichie avec les bonnes histoires et anecdotes du chanteur. Car s’il n’est que coproducteur exécutif de la série, Mick Jagger n’en est pas moins très impliqué. L’actrice Olivia Wilde (Dr House), qui incarne l’épouse du héros dans la série, ne tarit pas d’éloges sur le chanteur. "Il est bien plus impliqué que ce que je pensais. Il nous donne des directives, assure-t-elle. Certes, il n’est pas en charge de tout, mais il est très attentif à la véracité des faits relatés."
Un souci du détail confirmé par Terence Winter, le scénariste de la série. "On parle de personnes ayant vraiment existé. Par exemple, dans le pilote, on relate une entrevue avec Led Zeppelin, mais beaucoup de faits impliquant des personnes réelles sont également racontés. A chacune d’entre elles, nous avons envoyé le script qui les mentionnait. Et jusqu’ici, elles l’ont toutes approuvé."
Parce que la B.O. promet d’être épique
L’intrigue de Vinyl se déroule en 1973, une année qui n’a pas été choisie au hasard. Selon Martin Scorsese et Mick Jagger, c’est une année charnière dans l’histoire de la musique. Le moment où de nombreux genres ont émergé (hip-hop, disco), voire explosé (le punk), tandis que d’autres ont commencé à décliner (le hard-rock). Deux jours avant la diffusion du pilote, la bande originale de la série, Vinyl : Music From the HBO Original Series — Volume 1 sera commercialisée et le programme met l’eau à la bouche. Mieux, Atlantic et Warner Bros. prévoient de commercialiser ensuite, chaque vendredi pendant les dix semaines de diffusion de la série, un EP contenant des morceaux entendus ou inspirés par les épisodes diffusés. La première playlist est disponible sur Spotify et Deezer.
Parmi les artistes présents, on retrouve Iggy Pop, Charlie Wilson ou Otis Redding. Une B.O. éclectique qui donne le ton de cette série où la musique occupe une place majeure. La production a souhaité investir massivement dans l’illustration sonore de ce show qui raconte "l’histoire de la musique". On parle d’un budget à six chiffres uniquement consacré à la musique pour chaque épisode de Vinyl, qui pourra contenir jusqu’à trente morceaux différents.
Parce que le casting est alléchant
Outre Martin Scorsese, Mick Jagger et Terence Winter aux manettes, on retrouvera au casting Bobby Cannavale (Boardwalk Empire, Blue Jasmine, Nurse Jackie), qui incarne le héros et producteur, Richie Finestra. A ses côtés, Olivia Wilde (Dr House), Ray Romano (The Office US) et trois fils et fille de... célébrités, James Jagger, le fils de Mick (qui incarne le chanteur des Nasty Bits, un groupe de rock fictif), Juno Temple, fille du très rock réalisateur Julien Temple, et Jack Quaid, fils de Dennis Quaid et Meg Ryan. On notera également la présence de Birgitte Hjort Sørensen, l’actrice danoise aperçue dans Borgen.
Parce qu’on nous promet la sainte trilogie "Sex & Drugs & Rock'n'roll"
"C'est rapide, c’est sale et ça vous donne un coup sur la tête. C’est ça le rock'n'roll !" La phrase, répétée comme un mantra par Richie Finestra, héros de la série, donne le ton. Diffusée sur HBO (Game of Thrones, True Detective), une chaîne réputée pour ses choix sans concession et qui ne cherche jamais à préserver son téléspectateur, Vinyl devrait remplir le cahier des charges d'une époque sulfureuse où rock rimait avec coke. Bobby Cannavale a d'ailleurs confié que, "pour des raisons évidentes", le titre de travail de la série était Sex, drugs and rock’n’ roll. Ça tombe bien, on n'envisageait pas l'histoire du rock racontée à grands coups de jus détox.