Ça vaut le coup d'acheter "Evolve" ?

La chasse est ouverte. Turtle Rock Studios a lancé, mardi 10 février sur Xbox One, PS4 et PC, sa nouvelle franchise "Evolve". A l'image de leur précédent jeu culte, "Left 4 Dead", sorti en 2008, les développeurs ont de nouveau mis l'accent sur l'originalité et sur le multijoueur pour distinguer leur nouveau FPS face aux poids lourds du genre que sont "Call of Duty" et "Battlefield".

Dans "Evolve", quatre joueurs incarnent des chasseurs qui doivent traquer et abattre un cinquième qui, lui incarne un monstre. Et pas n'importe lequel. Il s'agit ici d'une créature immense aux pouvoirs impressionnants. "On voulait mettre le boss entre les mains du joueur", confie ainsi à 20 Minutes Iain Willows, producteur chez l'éditeur 2K. Un concept de 4 vs 1 suffisamment original pour craquer alors que sort le même mois "Dying Light" et en mars "Battlefield Hardline". Réponse de Pop Up.

Oui, si vous avez envie de sortir des sentiers battus

Marre de sauver le monde face à une horde d'aliens ? Ras-le-bol de gagner de nouveau la guerre contre les nazis ? Lassé de déjouer les menaces terroristes des chinois-russes-jihadistes ? "Evolve" apporte un peu de fraîcheur dans le monde stéréotypé des FPS. Ici, le scénario est évacué en une courte séquence d'introduction (il faut aller sauver des colons en proie à de vilains monstres), et place à l'action. Oubliez les classiques matchs à mort par équipes et autres "capture the flag", avec "Evolve", on chasse, ou on est chassé. Les quatre modes proposés par le dernier titre du studio américain (chasse, défense, nid, sauvetage) procurent des sensations de jeu très différentes de ce que l'on peut trouver sur "Call of Duty" ou "Battlefield".

Lorsque l'on part en chasse, la stratégie et la communication deviennent essentielles pour débusquer le monstre et l'abattre. Les inconscients qui fonceront tête baissée pour jouer les héros sans attendre leurs collègues en seront rapidement pour leurs frais. Et les parties ne sont pas forcément des concentrés d'action non-stop. Il arrive souvent de passer plusieurs minutes à arpenter la carte pour retrouver la trace du monstre ou à se coordonner avec ses coéquipiers pour quadriller le secteur. Et chacun doit assumer son rôle en fonction de l'une des quatre classes qu'il a choisie (soutien, trappeur, soigneur et assaut).

Et quand on endosse le rôle du monstre, se retrouver dans la peau du chassé provoque une certaine tension : mieux vaut, en effet, se faire discret lors des premières minutes et trouver de la nourriture pour évoluer et devenir plus puissant sous peine de se faire tirer comme un perdreau dès la première escarmouche avec les chasseurs. Du coup, on se retrouve à effacer nos traces en passant par des fleuves, chercher des points culminants pour repérer les adversaires et à détaler comme un lapin quand on se fait débusquer trop tôt dans la partie.

En revanche, une fois passé au stade 2 ou 3, le rapport de force s'équilibre. Votre monstre disposant d'une puissance bien supérieure, il n'est pas rare alors de se transformer en prédateur implacable face au groupe de chasseurs qui n'en mènent pas large.

Oui, si vous avez des potes prêts à partir à la chasse

Coopération. Ce terme est essentiel dans "Evolve". Partir à la chasse au monstre, ça se prépare et ça nécessite d'être bien coordonné. Du coup, les parties en lignes avec des amis prennent une autre dimension. A coups de consignes ou d'appels à l'aide, le plaisir de jeu augmente au fur et à mesure que vous rapprochez de votre proie. Une  expérience presque aussi jouissive que ce que l'on pouvait trouver sur le mythique "Left 4 Dead".

Il n'est pas rare ainsi de hurler dans le micro quand on finit par trouver la trace de notre proie ou de s'engueuler concernant la stratégie à adopter ("Attends, pourquoi c'est encore moi qui fait l'appât ?").

Non, si vous jouez souvent en solo 

C'est le revers de la médaille. "Evolve" étant bâti pour le multi, le joueur solitaire risque de vite s'ennuyer. Car point de mode histoire dans le titre de Turtle Rock Studios. Les parties en local s'organisent avec des bots autour des modes de jeu que l'on retrouve en ligne. Une bonne façon de se faire la main avant de se frotter à des joueurs plus expérimentés en réseau, mais ces parties ont vite le goût d'un Coca Zero éventé.

Une fois en ligne, si jouer avec des humains est plus intéressant, la coopération devient vite relative quand vous évoluez avec des inconnus. Et les parties peuvent devenir rébarbatives sans ce plaisir de communiquer (ou de s'engueuler) avec des potes. Le plaisir solitaire reste toutefois possible lors des manches où l'on incarne une des créatures. Là, vous ne pouvez compter sur personne. Le moment idéal pour révéler son aspect sauvage.