Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer lance ce mercredi son club de réflexion au nom emblématique : « Le Laboratoire de la République ». Un projet auquel il travaille avec ses proches depuis plusieurs mois.
Combattre la "cancel culture"
Premier objectif : « montrer que la République est toujours d’actualité et n’est pas un concept dépassé » confie le ministre. « C’est une notion quotidienne et moderne. Il faut souligner comment elle se décline dans le domaine régalien, économique et un peu partout dans notre société ».
« Ce n’est pas un parti politique » précisent bien ses proches. « C’est un cercle de réflexion mais aussi d’action ». Pas question en effet d’en rester au simple échange d’idées poli mais sans lendemain. Jean-Michel Blanquer et son entourage assument d’en faire une arme intellectuelle pour « combattre la "cancel culture" qui provoque le séparatisme républicain » . L'ambition est de s’impliquer fortement dans le débat public sur ces questions. "Il faut arrêter d'être sur la défensive, il faut désormais organiser la contre-offensive. La République est défiée et challengée. Il ne faut pas être naïf face aux forces de fragmentation" .
Près de 200 contributeurs ont déjà été identifiés : historiens, économistes, politiques, diplomates, journalistes. « Le but du jeu est de réunir des gens qui vont de Chevènement à Raffarin » décrypte un des architectes de ce projet. La philosophe Elisabeth Badinter en sera. Une large attention sera portée à la pédagogie autour de l’idée de République, beaucoup de choses seront notamment tournées vers les jeunes. Niveau organisation « Le Laboratoire de la République » se déclinera à l'échelon local mais également international pour « pour porter cette vision de la France ».
"Etre la charnière républicaine d'Emmanuel Macron"
Un club de réflexion qui a aussi pour but de nourrir la future probable campagne du chef de l'Etat. « Il veut être la charnière républicaine » du candidat Macron confie l’un de ses plus proches. « S’il peut avoir une plus-value ce sera du côté du programme » ajoute un autre. Un rôle central, pas question de se limiter à son seul secteur de l’Education, il s’investira bien plus largement. Sa conviction : « le régalien sera au cœur de la campagne au sens d’une recherche d’un avenir collectif . Le mot République peut paraître distant mais il a des conséquences très concrètes. Il veut être porteur de cela tout comme sur la laïcité » explique son équipe qui estime qu’il a « contribué à ce que le logiciel d’En Marche se recentre sur ces questions-là ». En décalage avec une partie de la majorité qui le cible régulièrement ? Avec certains députés peut-être concèdent ses proches, avec la base du mouvement certainement pas : « Chaque fois qu’il a pris une position sur la laïcité, il a été soutenu par les militants ce qui a bien montré la différence avec les parlementaires ».